« Les Détritivores», un projet de compostage de proximité

logo Les détritivores avec des couverts se tranformant en végétaux

Les Détritivores est une activité tout d’abord créée en 2015 à Bordeaux. Depuis janvier 2017, Vincent Dujardin avec Gaétan Lepoutre ont lancé cette initiative à Lyon afin de permettre le compostage de proximité des biodéchets des restaurants. Le but étant ainsi d’éviter l’incinération ou la mise en décharge des déchets biodégradables sans retour à la terre possible. Ces derniers représentent environ 50% des déchets de la restauration.

De plus, la loi Grenelle 2 imposant depuis le 1er janvier 2016 aux producteurs de plus de 10 tonnes annuelles de biodéchets de les collecter et valoriser séparément des autres déchets, ce projet permet d’apporter une solution durable et économique.

 

Le parcours de Vincent

Vincent est originaire de Lille et est diplômé de l’école d’ingénieur UTC Compiègne. Intéressé par la gestion de projet et la mécanique, il a toujours eu un goût prononcé pour l’aspect pratique et concret des choses. Aussi loin qu’il s’en souvienne, la défense de l’environnement a toujours été un engagement fort dans sa vie et ce, depuis l’enfance. Les échanges scolaires avec des élèves allemands lui ont d’ailleurs permis de voir l’avancé de l’Allemagne sur ce terrain-là et cela sera plus tard source d’inspiration dans son investissement écologique.

C’est donc tout naturellement que Vincent a cherché à retrouver ses valeurs dans sa carrière professionnelle. Son premier emploi dans une menuiserie industrielle consistait à renouveler un parc machines et l’autonomie dont il bénéficiait lui a également permis d’en profiter pour mettre en place des procédés de tri et recyclage des déchets notamment avec la fabrication de granulés à partir des sciures de bois.
Vincent a ensuite trouvé un emploi chez Véolia Environnement, le leader mondial du traitement et de la valorisation des déchets, où il a travaillé pendant une dizaine d’années. Ces cinq dernières années, il était responsable d’exploitation de 5 centrales de valorisation de biogaz et traitement des lixiviats (eau chargée en polluants) sur des centres de stockage d’ordures ménagères. Le biogaz est issu de la fermentation des déchets qui sont ainsi récupérés et traités afin de les transformer et les utiliser comme source d’énergie (électricité et chaleur). Ce métier très complet permet alors à Vincent de s’épanouir et de développer des compétences dans des domaines très variés tels que les ressources humaines, la maintenance industrielle, la réglementation, la sécurité, le reporting, le commercial ou encore les relations clients.

En parallèle, des films et des documentaires tels que Demain (réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent) provoquent une prise de conscience chez Vincent de l’urgence qu’il y a traiter les déchets de façon séparée et à œuvrer pour la réduction des déchets à la source. En effet, même si son travail au sein de Véolia permet de valoriser les déchets, l’énergie dépensée pour traiter les déchets n’est surement pas compensée par l’énergie produite par leur valorisation, encore plus lorsqu’il s’agit de biodéchets composés à 80% d’eau.

 

Le projet, les Détritivores

C’est en janvier 2017, que Vincent se lance dans le projet Les Détritivores à Lyon. Après avoir passé des années à sensibiliser son entourage à la cause environnementale et à la réduction des déchets, il a souhaité passer à une action et sensibilisation environnementale à plus grande échelle. Après avoir pesé le pour et le contre au niveau professionnel et personnel, il quitte son emploi à Véolia et se lance en tant qu’entrepreneur accompagné de Gaétan Lepoutre, fondateur de la société ELISE située à Villeurbanne. Depuis septembre 2017, Vincent travaille donc à 100% sur ce nouveau projet et Gaëtan à 50%.

 

L’offre Détritivores s’inscrit entre les deux solutions de compostages existantes :

  • le compostage de proximité pour les habitants au cœur des quartiers ;
  • les plateformes de compostage industriel éloignées des villes dont les principaux bémols sont les coûts financier et écologique du transport des déchets vers les plateformes.

Afin d’avoir une empreinte écologique la plus faible possible, Les Détritivores souhaitent prendre les avantages des deux solutions existantes à savoir le côté local du compostage de proximité et l’aspect volume du compostage industriel. Pour cela, des micro-plateforme de 50 à 200 tonnes par an seront installées sur des terrains en attente d’un projet ou non constructible au sein même des villes ou en périphérie. Le but final est alors de mettre à disposition des jardiniers urbains un compost 100% naturel, sans aucun additif, bénéfique à la structuration et l’amendement de leur sol. C’est un projet d’économie circulaire ultra local.

Ce projet est également associé à l’expérimentation «Territoire zéro chômeur de longue durée » pour lequel le quartier de Villeurbanne Saint-Jean a été sélectionné à travers l’entreprise Emerjean. Grâce à ce partenariat, le projet les Détritivores prend également une dimension sociale forte en participant à la création d’emplois accessibles et d’avenir pour des personnes en difficultés sociales et durablement éloignées du marché du travail. Le modèle Détritivores crée 30 à 100 fois plus d’emplois que les traitements actuels ! Le premier terrain utilisé comme micro-plateforme de compostage se trouvera d’ailleurs dans ce quartier de Villeurbanne. La phase de prospection est aujourd’hui achevée et les premiers accords de principe avec des clients potentiels sur les communes de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin ont été trouvés.

La suite ? Et plus d’informations

Vincent travaille actuellement sur la finalisation des dossiers administratifs pour pouvoir exploiter le terrain de Villeurbanne et lancer les premières collectes de biodéchets auprès des restaurateurs locaux.

Pour suivre le lancement de ce nouveau projet et pour retrouver plus d’informations et les nouveautés, rendez-vous sur le site internet national : http://les-detritivores.org/ et sur une page Facebook en cours de création dédiée à l’activité sur Lyon.

 

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