Suite à un déclic à la cafétéria de leur école, Marie et Armand, les 2 fondateurs, ont décidé de trouver une alternative aux couverts en plastique. Ils veulent développer des couverts satisfaisants en termes de goût pour les consommateurs et plus vertueux pour l’environnement.
Marie, après une formation d’Ingénieur en Agroalimentaire et des expériences dans le packaging agroalimentaire dans plusieurs grands groupes, décide de compléter sa formation en intégrant le Master Spécialisé Entrepreneuriat de l’emlyon business school. C’est ici qu’elle rencontre Armand et que le projet voit le jour lors d’un module de création d’entreprise. Leur objectif : trouver la matière qu’ils pourraient réutiliser pour fabriquer les couverts de demain pour les professionnels de la restauration.
Après avoir regardé ce qui se faisait en France et à l’étranger, ils ont une idée : utiliser la drêche de bière (résidus du brassage des céréales). Ils rencontrent les 3 brasseurs à Ecully et se rendent compte qu’il y a un vrai sujet. La drêche produite en ville n’a pas de filière de seconde vie (contrairement à celle produite par les brasseurs en zone rurale, qui est utilisée majoritairement pour nourrir les bovins).. Le projet est alors lancé !
Développer le couvert parfait
C’est parti pour 18 mois de R&D afin de trouver la recette parfaite !
L’idée étant innovante et prometteuse, ils gagnent une dizaine de prix, sont aidés financièrement par la Bpi, INPI et la Région AURA et sont incubés à l’ECAM. Ils travaillent également en étroite collaboration avec des restaurateurs qui testent leur produit et leur font des retours sur la couleur, texture, solidité, résistance à la chaleur… Cela leur permet d’aboutir sur un produit qui répond à toutes les exigences qu’ils s’étaient donnés. Leur cahier des charges est précis. Le produit glisse en bouche, contrairement aux couverts en bois qui sont râpeux, convient pour des plats froids et chauds, est composé à 100% de matières naturelles, est fabriqué en France et est 100% home compost !
« On s’inscrit complètement dans une dynamique d’économie circulaire en revalorisant un coproduit, la drêche de bière. Notre fabrication est française et le produit a une fin de vie vertueuse car il est compostable ou réutilisable jusqu’à 5 fois ! »
Changer les habitudes
En démarrant en 2019, ils ont créé une communauté de plus de 5 000 personnes, plus de 150 entreprises les ont contactés et ils ont déjà 5 clients en 2021. Les couverts Reus’eat peuvent être réutilisés et/ ou compostés comme le dit Marie :
« Ce sont des habitudes qui doivent changer et auxquelles on participe. Notre objectif est de sensibiliser au maximum nos clients et leurs consommateurs finaux. Pour cela, on a mis en place une stratégie de contenu sur nos réseaux sociaux, on travaille avec des sociétés qui revalorisent les déchets alimentaires en compost, et on apporte à nos clients un kit complet de communication pour leurs boutiques. Il explique notre histoire, notre produit et comment réutiliser et/ou composter nos couverts. »
Le zéro déchet, le pouvoir du collectif
Pour Marie, la démarche du zéro déchet doit se faire petit à petit. « Il ne faut pas se mettre trop de pression mais avancer pas à pas sur tous les domaines : la salle de bain, la cuisine, les courses…sans culpabiliser. Il est essentiel d’en parler avec ses proches, d’échanger nos bonnes pratiques avec d’autres personnes et de parler des tests qui ont marché et de ceux qui n’ont pas fonctionné. » Pour elle, ce qui est intéressant c’est de créer cette dynamique positive.
Et pour la suite…
La commercialisation a débuté et 10 000 couverts sont prévus début 2022. Ils visent une cadence de 500 000 couverts par mois, ce qui équivaut à 10 tonnes de drêches humides revalorisées par mois. La production est réalisée en Région Auvergne Rhône-Alpes auprès d’industriels qui ont les outillages, le savoir-faire et qui produisent à une cadence élevée. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur leur site internet www.reuseat.com et commander en envoyant directement un email à contact@reuseat.com.
