Réduction et prévention des déchets : ce que la Métropole de Lyon nous propose pour 2025-2030 – Analyse et consultation publique.

La Métropole de Lyon travaille actuellement sur son futur Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) qui sera déployé sur la période 2025-2030. Ce document de planification obligatoire vise à définir les objectifs de réduction des déchets et surtout, les mesures mises en place pour les atteindre. La proposition de ce nouveau programme est soumise à une consultation publique du 16 décembre 2024 au 19 janvier 2025.

L’équipe plaidoyer vous a préparé un kit d’action qui explique comment participer et pourquoi, avec des exemples de propositions ou améliorations issues des retours d’analyses des associations locales spécialisées et ce que nous allons publier.

👉 Nous avons besoin de vous pour pousser à toujours plus d’actions et de moyens.

Un Programme Local de Prévention c’est quoi ?

Comme vous le savez peut-être déjà en tant que fidèles lecteur·rices de nos publications, la directive européenne 2008/98/CE et surtout l’article L. 541-1 II du code français de l’environnement donne la priorité à la réduction des déchets et instaure une hiérarchie des modes de traitement. Cette hiérarchie doit théoriquement être mise en œuvre par tous les acteur·rices de la gestion des déchets, et dans tous les secteurs. En réalité nous sommes encore très loin de cette priorisation. Ce paradigme est aussi repris dans la démarche zéro déchet à échelle individuelle.

Le Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) est un document de planification obligatoire visant à définir les objectifs de réduction des déchets et surtout, les mesures mises en place pour les atteindre. L’élaboration des PLPDMA est obligatoire depuis le 1er janvier 2012 pour les collectivités territoriales ou groupements de collectivités territoriales responsables de la collecte des déchets ménagers et assimilés. Le décret du 10 juin 2015 précise le contenu et les modalités d’élaboration de ces derniers.

« La mise en œuvre d’un PLPDMA est un prélude et constitue le socle indispensable à toute démarche territoriale d’économie circulaire »

Marie-Christine PRÉMARTIN
Ancienne Directrice Exécutive des Programmes de l’ADEME

Son périmètre d’action

Un PLPDMA ne concernent pas l’ensemble des déchets produits sur notre territoire, sont visés les déchets dits « ménagers et assimilés ».

Ce sont les déchets appelés Déchets Ménagers et Assimilés qui sont concernés par ces programme de prévention. Ils incluent les déchets collectés sur le voie publique, les déchets apportés en déchèteries et ceux issues de collectes spécifiques (ex: sapins de Noël, corbeilles de rue etc.).

Le périmètre couvert par le PLPDMA 2019-2024 incluait aussi dans le cadre « des actions d’éco-exemplarité » certains déchets des collectivités : papiers des administrations, végétaux, déchets de voirie, etc.

Composition des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA), schéma Zéro Déchet Lyon

Le terme « assimilés » représente les commerces et petites entreprises dont la quantité de déchets est considérée comme assimilable à celles générées par les citoyens et citoyennes (seuil de 840L/semaine).

(cliquez sur le +)

Une mise en place très cadrée

Élaborer un Programme Local de Prévention des Déchets implique un nombre défini d’actions et d’étapes de son élaboration, en passant par le suivi de son application jusqu’à son évaluation en fin de période. Cela inclut aussi de soumettre le programme au public avant l’adoption dans sa forme finale. Il est demandé de procéder à une révision partielle ou totale au bout de 6 ans, et il peut être réviser au cours de cette durée également.

Étapes et processus réglementaires d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi du PLPDMA (ADEME 2018)

La prévention sur notre métropole lyonnaise

Les deux derniers programmes de prévention sur la métropole de Lyon ont couru de 2010-2014 , période pendant laquelle l’agglomération (anciennement Grand Lyon) avait été retenue comme « territoire zéro déchet, zéro gaspillage » et le dernier sur la période de 2019 à 2024. Ils ont permis de réaliser un audit interne des services, de lancer de nombreuses dynamiques territoriales, d’encourager le développement de tout un écosystème économique et associatif local en faveur de la réduction des déchets, de créer plusieurs centaines d’emplois, mais surtout d’initier des changements de pratiques dans la consommation et la gestion de nos biens et objets à échelle individuelle et collective.

Ce dernier plan s’est décliné en 7 axes, comportant des actions et sous-actions à mener. Il a couvert des actions allant de l’achat responsable/mutualisé et des formations en interne, à des interventions grand public ou dans les collèges pour sensibiliser sur le gaspillage alimentaire et les pratiques de consommations alternatives, des formations et  diagnostic de passage en couches lavables dans les structures de la petite enfance, l’accompagnement au développement de porteurs de solutions locales pour réduire le jetable, développer le don, la réparation,  le réemploi, jusqu’à à la mise en place d’actions sur le compostage.

AXE 1 : Encourager l’exemplarité des structures publiques
AXE 2 : Donner de la visibilité à la prévention des déchets sur le territoire
AXE 3 : Expérimenter de nouvelles modalités de tarification du service public
AXE 4 : Lutter contre le gaspillage alimentaire
AXE 5 : Encourager la gestion de proximité des biodéchets et réduire la production de résidus végétaux
AXE 6 : Donner une seconde vie aux produits destinés à l’abandon
AXE 7 : Promouvoir l’éco-consommation

Pour connaître l’ensemble des actions découlant de ces axes, rendez-vous en page 55 du PLPDMA complet.

Zéro Déchet Lyon a pu suivre l’élaboration et la mise en place du dernier PLPDMA en cours puisque elle fait partie depuis 2018 des membres de la Commission Consultative d’Élaboration et de Suivi (CCES).

Cette commission est une structure de consultation et d’échanges. Elle nous permet de suivre les avancées annuelles de la Métropole sur la mise en place des actions du Programme, échanger des actualités et alertes, partager nos constats terrain et rester informer sur le développement économique local porteur de solutions alternatives au jetable. Nous sommes également consulté·es régulièrement sur l’avancement et le contenu du tout nouveau projet de PLPDMA élaboré par la Métropole de Lyon, avant que celui-ci ne soit arrêté par vote en Conseil métropolitain en milieu d’année 2025.

La Métropole de Lyon s’est faite accompagnée par le bureau d’étude Quadrant Conseil en 2024 pour réaliser une évaluation du programme en fin de déploiement. Voici un ultra condensé:

Les 21 actions du programme ont été lancées. Une moitié de ces actions du programme ont réalisées ou entamées. Il en ressort aussi que « les 3 actions structurantes et de massification » ayant le plus d’impact pour réduire les déchets sur le territoire sont les soutiens :

    • au compostage individuel,

    • au compostage partagé,

    • aux pratiques de dons d’objets via notamment les donneries.

Les actions notamment liées aux thématiques du gaspillage alimentaire, de l’éco-consommation et des évènements éco-responsables n’ont pas atteint leurs objectifs en partie lié aux perturbations générées par la période de COVID-19, car elles comprennent des interventions grand public notamment.

Quant aux résultats sur la production de déchets mesurés, il est observé une baisse régulière depuis 5 ans (2019-2023) d’environ 20kg/an/hab (5%). Même si une baisse est aussi constatée d’un point de vue national depuis une dizaine d’années, cette baisse locale (350kg/an/hab) atteint l’objectif visé par le PLPDMA (347kg/an/hab visés), elle dépasse l’objectif de la loi AGEC (355kg/an/hab pour 2023 – ou une baisse de 15% en 2030 par rapport à la valeur mesurée en 2010). Cette baisse n’atteint pas en revanche l’objetif fixé par le Schéma Directeur Déchet métropolitain voté en 2022 (323kg/an/hab visé en 2023 – soit une baisse de 25% d’ici 2030). L’évaluation estime que ce PLPDMA a permis d’éviter directement la production d’au moins 4000 tonnes de déchets sur 2023, année la plus complète et aboutie, soit environ 3kg/an/hab, extrapolé, cela peut représenter environ 15% de la baisse observée sur le territoire.

Un programme ambitieux avec plusieurs avancées, mais qui laisse néanmoins un goût d’inachevé, avec notamment un démarrage long et douloureux en raison de la crise sanitaire du COVID-19 survenue au même moment de son lancement, ainsi qu’un changement d’exécutif et des objectifs revus en cours de déploiement.

De bonnes avancées sont notées sur le développement et l’accompagnement d’événementiels, sur les ambitions mise en place (et exigée par la loi) de solution(s) de tri à la source des biodéchets, sur le développement d’offres de donneries fixes et mobiles, ainsi que sur les multiples soutiens directs et indirects aux porteurs de projets économiques locaux en faveur du réemploi, de la réparation, du don (appel à manifestation d’intérêt, part sociétales, aide à l’accès à du foncier, mise en réseau etc.).

Le déploiement d’un grand marché public pour des actions de sensibilisation sur plusieurs thématiques a pu faire bénéficier aux communes, structures publiques et évènements publics locaux, d’actions, stands, ateliers d’informations et de sensibilisation gratuits réalisés par des associations locales (Zéro Déchet Lyon a été sous-traitant sur des ateliers hygiène durable pour information). Le format de marché public soulève des inquiétudes auprès des associations, fragilisant leurs modèles économiques tout en exigeant une forte disponibilités en ressources humaines. Ce type d’actions gagneraient en impacts positifs en proposant des actions sur du plus long terme plutôt que du ponctuel quantitatif, les changements de pratiques s’opèrant plus durablement dans des contextes de répétitions et multiplication d’offres. Un suivi qualitatif des impacts des actions du PLPDMA permettrait aussi de mieux certains les freins, les leviers, et permettrait aussi d’ajuster les actions au fil des ans.

Malgré nos alertes régulières, nous regrettons une communication auprès du grand public quasi inexistante, et trop faible auprès des communes et de leurs services techniques. La communication pourtant, joue un rôle majeur voir indispensable pour accompagner au changement de pratiques et faire connaître les dispositifs et alternatives.

Le soutien auprès de développement de solutions de réemploi n’a pas été assez porté politiquement selon nos constats terrain, en lien notamment avec une absence de communication auprès des acteurs concernés (commerces, restaurateurs·rices etc.).

Nous déplorons la non-persévérance de moyens sur des accompagnements de structures de la petite enfance pour le passage aux couches lavables aux premiers résultats pourtant encourageant et prometteurs, au profits de solutions expérimentales à usage unique compostables aux « bénéfices » très discutables. Le potentiel d’accompagnement au changement concernant l’hygiène durable (couches lavables, protections menstruelles réutilisables, produits non toxiques etc.) aurait pu être encore plus impactant avec des portages développés auprès de plusieurs délégations métropolitaines : santé, petite enfance, éducation.

Enfin, nous regrettons aussi la décision actée, suite à l’étude de faisabilité d’une tarification incitative, de partir sur des retours d’information aux usagers·ères plutôt qu’une méthode basée sur une tarification incitant à produire moins de déchets, méthode faisant ses preuves ailleurs en France. Une solution intermédiaire de redevance spéciale pour les petits producteurs professionnels notamment, aurait pu être étudiée et expérimentée par exemple.

Ainsi, la Métropole de Lyon travaille depuis plusieurs mois en parallèle de l’évaluation à la rédaction du futur Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) qui couvrira la période 2025-2030, dans la suite du programme précédent.

Le pré-programme soumis à consultation publique

Les déchets que nous produisons à réduire

Pour savoir quelles actions/solutions alternatives développer pour réduire nos déchets, il est nécessaire de connaître la composition de nos déchets, en particulier les déchets résiduels, destinés à nos deux incinérateurs, outils industriels très polluants pour notre santé et l’environnement mais aussi coûteux en argent public. Les déchets résiduels représentent 57% de nos Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) (voir plus haut).

La dernière campagne de caractérisation vient de s’achever sur 2023-2024. Des bennes de camion poubelle sont sélectionnées, des prélèvements sont extraits et leurs déchets sont ensuite triés par typologies et pesés. Ces analyses permettent d’identifier les typologies de déchets à prioriser pour déduire l’incinération et ses conséquences.

Caractérisation de nos ordures ménagères résiduelles de 2023-2024, données Métropole de Lyon, mise en forme Zéro Déchet Lyon

L’élaboration du pré-programme

La structuration du nouveau programme de prévention a été repensée par les services déchets de la Métropole pour s’articuler avec son récent Schéma directeur déchet adopté en 2022 (notre analyse à (re)lire ici). Sont concernés principalement les deux premiers axes du schéma : l’Axe 1 – Déployer les solutions adaptées aux usagers et l’Axe 2 – Accompagner les usagers dans le changement de leurs pratiques.

Il s’agit aussi d’intégrer les 7 Objectifs – 30 actions du Plan Zéro Plastique adopté en septembre 2024, issu d’un accompagnement avec Zero Waste France et nous-même depuis plus d’un an (fierté!).

Afin de recueillir des avis, expertises et nouvelles idées, la Métropole a organisé plusieurs ateliers participatifs thématiques auxquels ont été convié·es de nombreuses associations et acteurs économiques locaux (dont Zéro Déchet Lyon bien entendu). Bien que rythmés, les formats restaient hélas trop courts pour aller plus en détails sur des propositions. Néanmoins plusieurs idées/propositions ont été retenues et remixés dans la version actuellement proposée.

Atelier du groupe de travail sur la seconde-vie des objet et exemple de fiche projet préparée

Nous avons aussi transmis un dossier d’une trentaine de pages d’analyses et de recommandations recueillies et rédigées avec d’autres associations en parallèle cet été au Service Prévention.

Ainsi 12 orientations et 4 thèmes pour continuer à réduire la production de nos déchets sont proposés :

  • Culture commune zéro déchet
  • Seconde vie des produits
  • Eco-consommation
  • Déchets alimentaires et résidus végétaux

Consultation publique et kit d’action

Pourquoi participer à cette consultation publique ?

Comme présenté en tout début de cet article, les acteur·rices de la gestion des déchets (dont la Métropole de Lyon) et dans tous les secteurs, doivent théoriquement mettre en œuvre une priorisation de la prévention des déchets et la hiérarchie des modes de traitement.

Nous en sommes encore loin, nous continuons à produire toujours trop de déchets et à consommer toujours plus de ressources naturelles. Côté moyens disponibles localement, le budget (en hausse) dédié au PLPDMA pour 2023 (3,5M€) représente environ 2% du budget total déchet (prévention + gestion). Or en déployant plus de moyens sur la prévention nous pouvons arriver à agir massivement sur la production de déchet et donc à réduire les dépenses liées à leur gestion (+ de 170M€ de dépenses directes en 2023, sans compter les dépenses liées à leurs pollutions). Il est urgent de demander plus de soutiens au développement de solutions alternatives pour avancer collectivement sur la réduction des déchets. Il s’agit de financements et de moyens humains à provisionner pour faire avancer le développement du territoire, d’autant qu’à la clé il y a aussi des plusieurs milliers d’emplois à créer. C’est donc LE moment de soutenir notre mouvement zero waste mais surtout l’intérêt général sur notre métropole lyonnaise !

Comment accéder à la consultation publique ?

La proposition du futur Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés de la Métropole de Lyon est ouverte aux avis publics sur la plateforme jeparticipe.grandlyon.com du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025 :

Vous pouvez la consulter ainsi que tout un ensemble de documents et d’informations librement. En revanche il vous voudra créer un compte sur la plateforme pour déposer un avis. 

Vous êtes également invité·es à remplir un petit questionnaire pour aider les Services Déchets à mieux connaître vos niveaux d’accès aux informations et bonnes pratiques. Nous vous encourageons à le faire également.

Soutenez notre travail en votant pour notre avis

Vous pouvez en plus, voter pour les avis déposés qui vous semblent utiles et pertinents. Pour cela il vous suffit de vous rendre sur la page « je contribue » à partir du bandeau de navigation, en page de la page vous trouverez les avis déposés. Il vous suffit de cliquer sur « voter pour ».

Éléments de contributions

Voici quelques éléments que nous vous proposons d’utiliser pour vous inspirer si vous souhaitez contribuer à cette consultation. Vous pouvez n’en piocher que certains, copier du texte ou en extraire des éléments, à votre convenance !

Nous citoyens et citoyennes, sommes conscient·es des enjeux à réduire les déchets et gaspillages et désirons aller plus loin dans les changements de pratiques collectivement, pour notre santé, notre porte-monnaie, notre avenir et pour les générations futures. Pour cela, nous avons besoin d’être appuyé·es et accompagné·es toujours plus loin par nos collectivités pour qu’un maximum de solutions alternatives au jetable et à l’usage unique nous soient accessibles, facilement, durablement, équitablement, afin de pouvoir continuer à être sensibiliser, informé·es et formé·es, devenir ambassadeur·rice au quotidien et participer au développement économique local.

Par conséquent nous demandons à ce que le prochain Programme de Prévention des Déchets Assimilés, en plus des actions proposées, puisse également :

– Nous assurer la mobilisation de plus de moyens humains et budgets financiers à la hauteur des objectifs de réduction à atteindre.

– Nous donner la possibilité d’acheter en vrac, du local, bio et du consigné en soutenant en urgence les commerces vrac de proximité en grande difficultés. Ce sont nos premiers et principaux lieux nous permettant de nous lancer dans notre démarche de réduction des déchets et gaspillages et les premières vitrines de nos producteurs et artisans locaux. Ces commerces sont en train de tous fermer, sans solutions autre pour consommer des produits locaux de qualité sans emballage.

– Nous aider à sensibiliser et inciter tous les commerces et restaurants à accepter nos contenants et à proposer une offre parallèle de contenants consignés pour la vente à emporter

– Agir auprès des autres commerces, plus gros producteurs de déchets que nous citoyens et citoyennes pour lesquels de plus en plus d’alternatives techniques au jetable et à l’usage unique existent. 

– Nous donner plus d’accès aux informations :  sur les bénéfices pour notre santé, pour notre porte-monnaie, pour la création d’emplois locaux, en multipliant les points et lieux d’accès aux informations physiquement dans nos quartiers et communes et en fusionnant ces données et informations en une seule et même application numérique pratique à l’usage. En allant agir et parler de réduction dans de multiples évènements locaux populaire.

– Soutenir et encourager le développement équitable de lieux de réparation, de réemploi pour que les solutions s’offrent aussi facilement à nous que leur version jetable et neuve (répartitions géographiques, communication, horaires adaptés, bons d’achat découverte etc). Il s’agit de travailler plus sur les aménagements des villes et quartier pour mobiliser plus de locaux disponibles pour ces lieux. 

– Développer des projets à dimensions sociales, participatives, artistiques pour innover et être plus inclusif.

– Nous garantir a minima l’acceptation de nos enfants en couches lavables dans toutes les crèches et relais de la petite enfance avec une charte obligatoire/label signé par les structures, en nous laissant la gestion des lavages.

– Nous proposer de bénéficier d’un choix conséquent d’assistant·es maternel·les formé·es et agréé·es à manipuler voir à gérer les changes lavables de nos enfants.

– Nous aider à découvrir et à nous donner les moyens d’accéder à nos premières protections menstruelles réutilisables après avoir pu les manipuler et poser nos questions, afin de tester ces alternatives et nous encourager à nous équiper de manière durable, économique sur le moyen et long terme et sans composés toxiques.

– Nous tenir informer sur l’envers du décor des dons et les bénéfices de la prévention : les ressourceries et recycleries croulent sous les dons de mauvaises qualités (non revendables et donc incinérés ou enfouis) et de tels volumes que ces lieux ne peuvent pas tout prendre en charge. Avoir des suivis sur les quantités d’objets réparés ou revendables, savoir quels objets ou vêtement privilégier afin de leur garantir des utilisations les plus longues possibles. Connaître combien d’emplois sont créés ou maintenus grâce à mes dons ou mes réparations d’objets.

 

La contribution de Zéro Déchet Lyon

Ce pré-programme est ambitieux, il traduit une volonté du Service Prévention Déchets d’être plus en lien avec le terrain et d’opérer avec plus de coopération avec les acteurs et actrices locaux. La teneur des actions proposées témoigne de l’avancée progressive du territoire métropolitain dans la bonne direction, celle de la réduction, du réemploi et de la réutilisation.

– Les 12 orientations et actions proposées ont inclus plusieurs remontées et recommandations d’acteurs et actrices locaux.
– La communication prend enfin une place toute aussi importante que les autres actions, comprenant une stratégie de diffusion.
– La Métropole souhaite plus développer les réseaux d’acteurs·rices, posture que nous encourageons car jugée capitale : les partages entre pairs et porteurs·ses de solutions sont parmi les leviers les plus efficaces.
– Des actions permettant plus de justice sociale sont maintenues voire augmentées : développement d’un maillage de lieux de réemploi/ressourceries/recyclerie, ateliers parents-enfants, dispositifs de soutien pour l’acquisition de produits d’hygiène réutilisables, intervention dans les collèges…

– Ne pas garder en objectifs globaux les impacts à avoir sur tous les gisements: agir sur les comportements nécessitent d’utiliser un maximum de « portes d’entrée » pour maximiser les opportunités de sensibilisation.
– Une communication trop « numérique », pouvant exclure de nombreuses personnes.
– Un risque de ne pas assez s’appuyer sur les communes, forts relais d’implantation locaux, en ne déployant pas suffisamment d’outils et de formations pour les convaincre de s’approprier ces sujets.
– Ne pas aller ancrer ces actions de prévention dans les autres délégations métropolitaines, ne pas assez porter ni incarner en interne au sein des services métropolitains. Des référent·es officiel·les par services sont à nommer, avec pour mission inscrite dans leur fiche de poste de veiller à la mise en place des politiques de prévention dans leur service au quotidien.
– Négliger le potentiel positif d’actions sur le volet hygiène durable : la sensibilisation par la santé est une porte d’entrée universelle et porte un grand nombre d’injustices sociales.
– Oublier d’inclure des acteurs indispensables comme les commerces de vrac, et les acteurs du compostage et du réemploi à dimensions sociales.
– Prendre en compte les dimensions et pratiques sociales pouvant être impactées négativement dans la mise en place des actions de prévention. Exemple : la disparition de possibilité de glanage sur les marchés alimentaires par la mise en place de poubelles de tri des biodéchets.
– Ne pas aller assez cibler les commerces et assimilés, prenant pourtant une part importante des gisements produits.

De manière générale : un déploiement de moyens humains et budgets financiers à la hauteur des ambitions affichées, soit un besoin à augmenter nettement.

ACTIONS 1,2,3,8 – COMPOSTAGE, GASPILLAGE ALIMENTAIRE, RÉSIDUS VÉGÉTAUX
– Soutenir, suivre et faire connaître les expériences de gestion encadrées d’ensembles de sites de (lombri-)compostage existant sur le territoire comme à Givors, Décines, La Duchère Lyon 9 pour les élargir à d’autres quartiers, dont les QPV.
– Expérimenter 1 à 2 plateformes de stock de compost issus de (lombri-)composteurs collectifs avec des passages aux normes techniques pour encadrer la cession de la matière.
– Intégrer dans les Actions 1,2,3,4,8 des acteurs externes comme Eisenia, AIDEN, Odyssée de Maât, La cloche, Potinambour, les Petites Cantines.
ACTION 5 – RENFORCER LE TERRITOIRE EN SOLUTIONS /OFFRES POUR LIMITER LES EMBALLAGES
– La création de système de soutiens financiers d’urgence pour sauver les derniers commerces de vente en vrac en grande difficultés représentent pourtant les premiers points d’entrée dans les changements de pratiques individuelles et collectives.
ACTION 6 – FAVORISER L’HYGIÈNE DURABLE
Pour cette action-là, nous demandons un comité de pilotage inter-délégation Déchets/Santé.
– Instaurer une charte obligatoire dans les lieux de la petite enfance afin d’accepter les enfants utilisant des couches lavables: mise en place et retrait des changes propres/ sales mais en excluant le lavage géré par les parents.
– Inclure une formation pratique sur les changes lavables dans les heures de formations obligatoires des futur·es assistant·es maternel·les.
– Coupler des séances d’information et de sensibilisation aux protections menstruelles avec un coup de pouce financier pour s’équiper au choix d’une cup, d’une serviette ou d’une culotte de règle. Ce programme est à faire connaître auprès des collèges, maisons de la Métropole, des plannings familiaux et des campus étudiants.
ACTION 4 & 8 – MAILLAGES SOLUTIONS DE SECONDE-VIE & PROMOUVOIR LE RÉEMPLOI
– Mettre en place un suivi sur la qualité des dons apportés dans les ressourceries et recyclerie pour agir sur l’éco-consommation: campagne de communication, campagnes de caractérisation, suivi quantitatifs et qualitatifs des dons.
– Lancer des expérimentations sur les encombrants par l’angle du réemploi couplés aux déploiements de lieux d’apports en s’inspirant des éco-gardiens de l’association Eisenia qui créent des emplois locaux, agissent contre les points noirs de dépôts sauvages tout en embellissant les quartiers.
– Intégrer Eisenia dans les acteurs externes mobilisables
ACTION 11 – ANIMER LE RÉSEAU
– Instaurer un comité de pilotage interne pour développer une culture « zéro déchet » dans les décisions des services en impliquant les différentes délégations, opérer des actions transversales efficaces et partager les bonnes pratiques, définir les potentiels de pratiques plus circulaires. Les actions et objectifs de réduction des déchets doivent se retrouver dans les différentes politiques publiques.
– Embarquer les communes : formations des élu·es, agent·es, chargé·es de missions, directeur·rices de structures publiques, outils et supports d’informations, animation de réseaux, soutiens juridiques, partage de bonnes pratiques, témoignages.
ACTIONS 10 & 12 – COMMUNICATION & DIFFUSION
– Inclure une action dédiée à la diffusion des actions de prévention auprès des acteurs·rices du tourisme : traduction des lois pour leur domaines, traductions en plusieurs langues des consignes de gestion et pratiques de réduction des déchets locales+ informer sur les lieux-clés, déploiement d’un kit de communication auprès des lieux d’accueil.
– Déployer une stratégie de communication inclusive : décliner en dépliants thématiques les solutions (en plusieurs langues) et dispositifs du PLPDMA et ancrer des points d’information physique dans des lieux recevant du public, comme des kiosques : Maisons de Métropole, Mairie des communes, etc.
– Une réelle politique de suivi qualitatif des actions, avec du personnel supplémentaire dédié, des méthodologies de suivi poussées dans le temps notamment, afin de mesurer les effets sur les changements de pratiques, et évaluer l’adéquation des actions ou leur révision. Ce suivi devra inclure les impacts sur la création d’emplois également auprès de porteurs de solutions et de structures de l’ESS et des indicateurs d’inclusion sociale et sur les tonnages valorisés.
– Mise en place d’une veille de mise en application des plans métropolitains et des lois, auprès des opérateurs·rices externes, prestataires, délégataires de service publiques etc. en incluant des clauses de modulation de commande pour ajuster les quantités et limiter les gaspillages (ex: restauration collective).

Nous vous remercions de prendre en compte ces éléments dans le cadre de cette consultation publique

👉 Nous avons besoin de vous toutes et tous pour manifester l’importance de la prévention à vos yeux et demander à pousser plus loin les ambitions de ce programme. C’est une occasion importante pour mettre le zéro déchet, dont la prévention, sur le devant de la scène et en demander plus !

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