Re.Source : construire autrement

“ L’antigaspi des matériaux de construction ” : ainsi se définit Célia Auzou, la créatrice de Re.Source. Sur sa boutique en ligne vous pouvez trouver les stocks dormants des professionnels de la construction du département du Rhône. Après avoir repéré les matériaux de qualité destinés à la benne, Célia les inventorie et les propose à acquérir sur son site à prix négociés.

Les débuts

Originaire de Picardie, Célia fait des études d’architecture en Normandie. Après un séjour d’un an en Nouvelle Zélande, elle décide de s’installer à Lyon. Petit à petit elle se rend compte du gaspillage de matériaux qu’il y a dans son domaine, à commencer par le simple tri des déchets en agence : « Le papier était jeté dans la poubelle classique et, du papier, les agences le consomment au rouleau ! Ensuite, j’ai pris l’ampleur du gaspillage sur chantier… C’est bête mais on commence par faire le tri chez soi et puis on se rends compte qu’il existe un gaspillage plus important que deux ou trois feuilles de papier. »

Plus le temps passe et plus Célia est sensibilisée à ce problème : « À la fin j’en ai eu marre et j’ai décide de faire quelque chose à grande échelle, ou en tout cas de me sentir en accord avec mon quotidien professionnel. » Le projet de Re.Source démarre en 2017 : « Je me lançais dans quelque chose qui n’existait pas, donc ça été très compliqué de comprendre comment le mettre en place et comment travailler avec les fournisseurs comme les clients. Ce n’est pas comme si je souhaitais vendre des légumes ! Pour trouver le schéma qui répondait à une attente, il m’a fallu à peu près un an et demi. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment fini. Mais depuis récemment, ma méthode s’est rodée et trouve son chemin. »

De la recherche à la vente

En quoi ça consiste la méthode de travail de Célia ? «  Je démarche les professionnels qui peuvent avoir des invendus, je vais chez eux et on réalise l’inventaire ensemble. Souvent comme les matériaux sont en attente chez eux, ils le stockent en espérant un sauveur. Ils prennent la poussière alors qu’ils sont neufs. Je fais tout le travail de mise en valeur : l’idée c’est de regrouper les matériaux, d’en prendre des photos de qualité, d’en faire l’inventaire et ensuite de les mettre en vente sur le site. »

Une rapide visite à la boutique en ligne de Célia permet de découvrir toute une série de produits en bois déclassés : du bardage au tasseaux, du plancher aux terrasses… Lequel a le plus de succès  ? « Le parquet marche bien. Ce n’est pas facile pour les particuliers de réussir à acheter des menuiseries parce qu’ils n’ont pas les connaissances pour, ce n’est pas évident pour eux. » Est-ce qu’il y a des périodes où il y a plus de demande que d’autres ? « La grosse saison est de janvier à juillet, puis en plein été pendant les vacances il n’y a plus personne, mes fournisseurs ne sont pas là non plus parce qu’eux aussi font leur pause. Ensuite il y en a un peu à la rentrée et puis “ ça se tasse ” vers l’hiver parce que les gens font moins de travaux. »

Un travail de passion

Célia a même construit sa propre maison avec des matériaux délaissés par des professionnels : « Toutes le menuiseries comme les fenêtres et portes avaient déjà eu une première vie avant d’être installés chez moi, elles avaient déjà été posés dans d’autres bâtiments. Je n’ai pas mis de placo, j’ai utilisé du bois qui viens de la décoration de la Biennale d’Architecture de Lyon. J’ai acheté sur Leboncoin une terrasse de bois dont j’ai recoupé, retourné et reposés les lames. Le poêle tout comme les sanitaires ont été acheté d’occasion. Ce n’est pas qu’une histoire d’écologie, c’est aussi une question d’économie : quand on construit une maison les billets partent par coups de 1000 euro, voire plus… »

Est-ce qu’il y a de la concurrence ? «  Il y a Leboncoin qui est quand même un concurrent indirect. Ensuite il y a Joanne de Mineka qui n’est pas vraiment une concurrente, disons qu’on travaille sur le même sujet mais on n’a ni les mêmes clients ni les mêmes fournisseurs. Mineka récupère et stocke les matériaux quand moi, par contre je ne stock rien, tout est en ligne : les gens peuvent aller directement acheter les matériaux sur ma plate-forme mais ils ne peuvent pas venir les toucher, pendant que chez Jo Anne on peut faire ça. On a des pratiques différentes du réemploi. » Est-ce que Célia pense déjà à étendre son activité en dehors de Lyon ? « J’aimerais le faire mais en m’associant avec d’autres personnes qui s’occuperaient d’autres secteurs géographiques : l’idéal serait qu’on soit plusieurs et qu’on couvre chacun un territoire, sous l’identité de Re.Source. »

De 9h à 19h Célia est au travail sur sa boutique digitale, où elle s’occupe de tout, de la recherche des matériaux jusqu’à la comm’ en passant par l’entretien du site et les ventes évidemment. Réussir à vivre de sa passion n’est pas gagné : « Je vais reprendre l’architecture cette année et coupler les deux activités. J’aimerai réussir à placer des matériaux de réemploi dans les projets qui me seront confiés ! ». Pourtant, Célia aime beaucoup ce qu’elle fait : « Je ne vis pas encore de Re.Source donc si cela ne me plaisait pas, je ne vois pas pourquoi je continuerais ! »

Re.Source a également une page Facebook sur laquelle vous pourrez trouver l’actualité de l’entreprise, les derniers matériaux en ligne, les événements locaux éco-responsables… bref, tout ce dont vous avez besoin pour construire de manière éco-responsable !

N’hésitez pas à y aller !

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