Adoption du nouveau Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés : on dresse le bilan

La Métropole de Lyon a adopté ce 23 Juin 2025 son nouveau Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) pour les années 2025 à 2030Le précédent document, démarré en 2019, s’est achevé en 2024.

Pour rappel, ce document de planification obligatoire doit être rédigé par les collectivités territoriales qui assurent la collecte des déchets ménagers, dans l’objectif de coordonner les instances publiques et privées dans l’organisation de la prévention et la gestion des déchets ménagers et assimilés sur un territoire.

Pour ce renouvellement, la Métropole de Lyon a intégré les acteur·rices du territoire dans le processus de rédaction (élu⸱e⸱s, structures associatives ainsi que l’ensemble des membres de la Commission consultative des services publics locaux (CCSPL) dont Zéro Déchet Lyon fait partie.

La CCSPL est une instance de dialogue et de consultation pérenne qui œuvre dans les domaines de compétence de la Métropole de Lyon pour  l’ensemble des services publics confiés à des prestataires extérieurs  par convention de délégation de service public, contrat de partenariat  ou exploités en régie dotée de l’autonomie financière.”

Le projet de PLPDMA a également été soumis à une consultation publique en direction des citoyen·nes lors de laquelle notre association a également délivré un avis précis sur chaque action proposée.

Ce nouveau programme, qui compte moins de thématiques que son prédécesseur (4 contre 7), dans une volonté de les approfondir, met l’accent sur les récentes progressions législatives (mise en application du tri à la source des biodéchets, poursuite de l‘interdictions des plastiques à usage unique, facilitation des mesures de réparations…). 12 actions principales ont donc été retenues sous les thématiques suivantes : l’éco-consommation, la seconde vie des produits, les déchets alimentaires et résidus végétaux ainsi que la culture commune zéro déchet.

La majorité des propositions citoyennes issues de la consultation, ainsi que celles de notre association devraient à priori être intégrées dans des fiches-actions et traduites dans la réalité. Restons donc attentifs pour surveiller cette situation de près.

Avec des objectifs chiffrés affichés de -50kg de déchets par habitants en 5 ans, soit une baisse de 13% à 15% de déchets ménagers et assimilés (DMA) d’ici 2030, ce nouveau programme se situe légèrement au-dessus de l’objectif de 2024 qui était de -11%.

Si l’on exclue les déchets de gravats, cet objectif a été atteint et même dépassé en 2023, avec une réduction de la production de déchets sur six ans d’environ 37 kilos/hab.

Ces objectifs sont encourageants mais ils ne signifient pas qu’il faut relâcher notre attention. Rappelons toutefois que plus de 1 42300 tonnes de DMA sont produits chaque année sur la métropole lyonnaise et que le budget pour la prévention des déchets ne représentait que 4% des dépenses total du budget alloué à la gestion des déchets en 2023.

 

Thème 1 : DECHETS ALIMENTAIRES ET RESIDUS VEGETAUX

La question du développement de solutions pour lutter contre le gaspillage alimentaire et le développement du compostage de proximité est traité dans ce nouveau PLPDMA via les actions :

  • N°1 : Poursuivre le développement du compostage citoyen
  • N°2 : Réduire le gaspillage alimentaire
  • N°3 : Inciter à la gestion de proximité des résidus végétaux

Celles-ci vont dans le sens des revendications de notre association et des demandes des citoyen·nes laissées sur la plateforme.

Notre association avait recommandé d’inclure parmi les acteur⸱ices externes des structures locales capables de diversifier la variété de solutions disponibles, telles qu’AIDEN, l’Odyssée de Maât, La cloche, Potinambour ou encore les Petites Cantines. Ces structures se verront intégrées en tant que partenaires et relais aux côtés de nombreuses autres (recherche de + 50 structures) dans le cadre d’une liste de partenaires-relais en expansion.

Les végéteries et placettes de broyat (utiles pour la gestion des déchets verts des particuliers en grande quantité) se démocratiserons, avec une objectif d’au moins 10 ouvertes d’ici à la fin du PLPDMA.

Les formulations des citoyen·nes à l’encontre de la facilitation du don et glanage des invendus et des fruits et légumes “moches” sur les marchés forains ont été entendues, ainsi ces pratiques devront désormais être mises en avant.

Nous regrettons que notre proposition d’expérimentation autours du vermi-compostage n’ait pas été prises en compte face à l’argument que “le lombricompostage n’est pas une solution « réglementairement autorisée »”. En effet, outre l’existence dans la métropole d’acteurs capables de témoigner de leur expérience dans ce domaine, à l’image de l’association Enseinia, le lombricompostage n’est pas une pratique interdite. Dans sa note du 08 février 2017 (Mise à jour le 27 décembre 2023), le MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE, DE LA BIODIVERSITÉ, DE LA FORÊT, DE LA MER ET DE LA PÊCHE précisait même que le lombricompostage faisait partie des premières solutions de tri à la source pour les biodéchets, notamment dans le cadre d’habitats individuels en appartement et que dans le cadre d’une colllecte séparée, “il revient à chaque collectivité d’étudier et d’identifier les solutions  les plus pertinentes pour trier les déchets alimentaires à la source et  s’assurer que ceux-ci pourront être valorisés et non mis en décharge.”.

 

Thème 2 : ECO-CONSOMMATION

Les second thème s’attèle à la problématique de l’éco-consommation et se concentre plus précisément sur notre capacité à nous passer des emballages et des objets à usage unique. Pour cela il se base sur les actions suivantes :

  • N°5 : Renforcer le territoire en solutions/ offre pour limiter les emballages
  • N°9 : Promouvoir les pratiques de réduction des emballages et des produits à usage unique
  • N°7 : Assurer la réduction des déchets dans les évènements et manifestations Locales
  • N°6 : Favoriser l’hygiène durable

Face aux difficultés croissantes des commerces spécialisés dans le vrac, nous avions particulièrement insisté dans ce volet sur l’importance de leur offrir un soutien à la fois financier et en visibilité.  Si les acteurs et actrices de la métropole de Lyon ayant participé à l’élaboration du PLPDMA ont reconu ces difficultés et instauré plusieurs mesures positives à leur égard (Promotion renforcée du vrac à travers ses bénéfices, Création d’une nouvelle charte « Métropole de Lyon zéro emballage à usage unique » avec un objectif de 500 signataires d’ici 2026, mise à jour de l’annuaire des solutions pour consommer durablement de la Métropole ou encore création d’un référentiel « zéro emballage jetable » associé à un macaron à placer sur les vitrine…), aucun dispositif financier de grande échelle en faveur des commerces de Vrac n’a été prévu. Seul un appel à projet destiné aux acteur⸱ice⸱s économiques apporteurs de solutions pour limiter les emballages, limité à 1 heureux élu⸱e chaque année ou tous les deux ans a été confirmé.

Concernant l’hygiène durable, nous avions soulevé la possibilité d’un comité de pilotage inter-délégation déchet / santé qui n’a pas été retenue, tout comme notre proposition d’aide financière utile à l’équipement en protections menstruelles lavables. Cependant, la sensibilisation à l’usage des produits d’hygiène lavable sera décuplée et abordée que ce soit dès le collège ou à l’égard des professionnels du secteur de la petite enfance qui recevront 5 formations. Notre proposition de charte à destination des maternités et espaces relais de la petite enfance pour faciliter l’usage de couches lavables se concrêtisera également, sans obligation toutefois de les accepter.

Le PLPDMA prévoit enfin un objectif ambitieux de 100% des évènements et manifestations locales passant  à des pratiques “zéro plastique à usage unique” d’ici 2030 le tout couplé au déploiement de fontaines à eau ou de rampes à eau.

Thème 3 : SECONDE-VIE DES PRODUITS

Dans la continuité des pratiques d’éco-consommation, le PLPDMA prévoit également de travailler sur la seconde vie des produits de consommation des grand·es lyonnais·es au travers de 2 actions :

  • N° 4 : Mailler le territoire en solutions locales de la seconde vie
  • N°8 : Promouvoir les pratiques de réemploi 

Celles-ci s’illustrent notamment par la création de 2 “éco-centres”, des espaces visant à faciliter les dons et échanges d’objets de seconde main, ainsi que de 5 points de proximité “réemploi” à la vocation similaire. Un grand soin semble être apporté dans l’aspect agréable et esthétique de ces lieux pour véhiculer une image positive de la pratique.

Nous estimons toutefois qu’il est dommage que l’aspect entretien et réparation de ces objets ne soit pas plus exploité, ce qui aurait pu constituer un vivier d’emplois à compétences techniques variées (couture, soudure éléctronique, entretien de cuir..). Cet aspect-là, tout comme le suivi de la qualité des dons, reste reporté sur les réseaux régionnaux et nationaux de ressourceries.

Une autre proposition positive est le développement de stickers équivalents au stop-pub « Ici je prête favorisants le partage de proximité et la cohésion sociale.

 

Thème 4 : CULTURE COMMUNE DU ZERO DECHET

 

Il s’agit d’un volet pertinent pour ancrer et normaliser les impacts positifs offerts par les pratiques du zéro déchet dans les habitudes des habitant·es de la métropole. Il englobe des actions axées sur la communication et l’animation du réseau d’acteurs et de partenaires recensés :

  • N°10 : Diffuser une communication englobante
  • N°11 : Animer le réseau
  • N° 12 : Massifier la diffusion des messages de prévention

Les demandes citoyennes sur ce volet consistaient globalement à mettre en avant les bénéfices du zéro déchet et à relayer les initiatives de l’état à l’échelle nationale, à l’image du bonus réparation par exemple. En plus d’une cartographie des acteurs engagés et de macarons associés pour les signaler (avec un objectif 50 à 100 acteur recensé chaque année), ces demandes se verront bien intégrées, tout comme l’ancrage de points d’informations et de prévention dans les lieux de production et de collecte des déchets dont les Etablissements Recevant du Public (ERP), que notre association avait également demandé.

En revanche, notre proposition de mise en place d’une veille de mise en application des plans métropolitains et des lois, auprès des opérateurs·rices externes, prestataires ou délégataires de service publiques n’a pas été retenue.

De plus, contrairement à nos demandes, les éléments de communication en lien avec la prévention ne seront pas traduits en différentes langues. Nous craignons que cela contribue à une mauvaise  compréhension des messages incitatifs (trop peu de place laissée aux développement des avantages du Zéro Déchet avec uniquement des symboles simplifiés) d’autant plus que le PLPDMA prévoit d’investir plus régulièrement les évènements populaires, sujets à des brassages culturels.

L’assurance d’un suivi qualitatif des actions prévues reste faible, tandis que le bilan de la consultation indiquait simplement  qu’elle « est bien à prendre en compte dans la méthodologie de l’accompagnement au changement des actions.”

En conclusion…

Au-delà de l’intérêt propre de ces actions, qui poursuivent des efforts vertueux engagés par la Métropole, nous regrettons que leur déclinabilité ne reste conditionnée à la faveur d’un certain type de consommateur, la plupart du temps issu de classe socio-professionnelle élevée, avec un niveau d’étude supérieur et souvent déjà sensible aux questions environnementales, comme l’illustre l’Observatoire de la Consommation Responsable dans une étude réalisée en 2021.

Nous soulignons ainsi quelques points de vigilance à surveiller ou améliorer à l’avenir : 

  • Les actions consistant à mettre en avant les acteur⸱ices engagé⸱es (cartographie, macaron, ou même les charte prévues dans les autres thématiques, …) ne cibleront probablement que des structures et publics déjà engagé⸱es sans proposer de réels outils et aides aux autres structures qui n’en aurait pas déjà les moyens.
  • Des mesures incitatives auraient pu accélérer le changement de pratiques. Leur succès sera fonction des choix des consommateur⸱ices qui se dirigeront vers un type de commerce ou un autre sur le base d’arguments éco-responsables mis en avant, tandis que les études sur les habitudes de consommation montrent que le premier facteur déterminant pour les ménagers français reste le prix.
  • Le PLPDMA peine à se décliner en faveur des classes populaires (1 seule action vise à présenter plus de sensibilisation dans les évènements populaires) tandis que celles-ci sont justement les premières à souffrir du changement climatique, de la pollution induite par notre génération intense de déchets et leurs modes de traitement, et qui bénéficierait grandement de dispositifs facilitant leur accès à une consommation génératrice de moins de déchets.

A l’inverse, plusieurs mesures sortent du lot et, à la condition qu’elles soient solidement mises en œuvre, permettront, selon nous, d’avancer un peu plus dans la direction d’une métropole zéro déchet.

  • La mise en place d’actions qui visent à mailler le territoire en solutions de locales de la secondes main telles que “Multiplier les lieux d’apports en complémentarité avec le tissu de lieux existants” et “Œuvrer au recensement et à la diffusion d’opportunité de locaux”. Associées à la création de nouveaux lieux de dons (donneries), ces initiatives devraient stimuler un mouvement en faveur du réemploi et de l’économie circulaire, facilitant davantage l’éloignement des habitudes de consommation gourmands en ressources.
  • L’intégration de nombreux acteur⸱ice⸱s associatifs, en tant que partenaires et relais aux côtés de nombreuses autres, dans le cadre de la liste de partenaires-relais en expansion, représentera une occasion de croiser les regards et de faire bénéficier le PLPDMA de l’expérience de terrain de ces structures.
  • Les efforts en faveur de la démocratisation de la pratique du compostage vont dans le sens de la réduction des gaz à effet de serre émis par les incinérateurs de la région lyonnaise. Outre l’obligation règlementaire récente, la métropole semble avoir intégré l’intérêt d’une sortie des biodéchets des ordures ménagères résiduelles des habitants. Nous regrettons cependant qu’elle soit fermée à une expérimentation du lombricompostage, pratique plébiscitée dans certains foyers en habitat collectif. 
  • Les mesures en faveur du développement de la consigne du verre sur le territoire, bénéfiques pour amoindrir l’impact de recyclage du verre et participer à une dynamique global de facilitation du réemploi.

Vers la fin des commerces du vrac, ces acteur·rices indispensables de la réduction des déchets de notre quotidien ?

Le contexte

Depuis 2020, des commerces de vente de produits en vrac, en particulier les commerces indépendants,  font face à de grandes difficultés financières.

Plus d’une douzaine ont cessé leur activité sur la métropole de Lyon depuis 2020, chiffre très conséquent compte-tenu du petit nombre de commerces indépendants installés au total (une trentaine). Phénomène d’autant plus incohérent quand 60 % des Français ont conscience de l’urgence d’agir pour le climat, qu’iels sont même 92 % à savoir qu’il leur faudra modifier leurs modes de vie pour réduire leur impact (source CESE 2023).

Pourtant ces pratiques s’ancrent dans les changements de comportement à adopter compte-tenu des enjeux écologiques actuels et à venir. L’ADEME estime que ces achats en vrac peuvent permettre « de réduire la masse de déchets d’emballages d’au moins 2/3, sur toute la chaîne de distribution ».

Face à ce constat alarmant, une équipe de bénévoles de l’association Zéro Déchet Lyon a enquêté auprès de 8 de ces magasins de vente en vrac indépendants volontaires afin d’identifier les difficultés/freins communs et leviers possibles à travers un questionnaire. L’équipe plaidoyer a également mené des recherches complémentaires pour proposer des pistes de soutiens et de travail collaboratif. Ces résultats ont été envoyés cet été aux élu·es de la Métropole en invitant à entamer rapidement un travail collectif.

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Vaisselle réutilisable dans la restauration sur place : mobilisez-vous avez nous !

L’obligation de vaisselle réemployable pour la restauration sur place est une demande phare de Zero Waste France depuis 2017. Cette demande s’est concrétisée en 2020 avec l’adoption de la loi anti-gaspillage (AGEC), mais elle reste aujourd’hui trop peu appliquée par les établissements concernés. 

Le réseau des associations du mouvement Zero Waste s’est mobilisé au mois de janvier pour aller constater sur le terrain le respect (ou non) de cette obligation.  Une centaine de militants se sont rendus dans près de 300 de restaurants un peu partout en France. Sur la métropole de Lyon, une douzaine de bénévoles se sont rendus dans 25 restaurants de chaînes de fast-food nationales mais aussi auprès de chaînes lyonnaises durant quinze jours.

Les résultats s’avèrent mauvais : sur la métropole de Lyon, seuls 20% sont intégralement passés à de la vaisselle réutilisable pour la consommation sur place. Près de la moitié (44%) continuent de servir leurs clients dans des emballages jetables. Sur les 9 restaurants de chaînes locales observés  (Big Fernand, King Marcel, Les Burgers de papa, Ninkasi, Starbucks, Chipotle, Yaafa), seuls 3 lieux sont passés au tout réutilisable. Découvrez notre communiqué de presse à ce sujet.


➡️ Une loi c’est bien, mais c’est mieux si elle est respectée. Zero Waste France invite donc tous·tes les citoyen·nes qui le souhaitent à interpeller publiquement les fast-foods qui continuent de servir les repas dans de la vaisselle jetable.

La restauration rapide, en particulier, a un historique de non-respect de la loi sur le tri des déchets. Face à ce précédent peu rassurant, Zero Waste France et d’autres associations ont interpellé les restaurateur·rices dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche.

L’association a aussi mobilisé ses militant·es. Du 9 au 22 janvier 2023, dans 48 villes et territoires de l’Hexagone, de Corse et d’Outre-Mer, les bénévoles du mouvement Zero Waste ont inspecté près de 300 restaurants des grandes enseignes de restauration rapide Burger King, KFC, McDonald’s et Quick.

Résultats :

  • Plus de la moitié (57%) des établissements visités continuent d’utiliser uniquement de la vaisselle jetable pour la restauration sur place.
  • Parmi ceux qui utilisent de la vaisselle réemployable, tous continuent de servir une partie des repas sur place, comme les sandwichs et les sauces, dans des emballages jetables : une pratique tolérée par la loi, mais qui dans les faits ne permet pas de réduire ces déchets inutiles aussi drastiquement qu’il le faudrait.

Le 24 janvier 2023, Zero Waste France a donc envoyé des courriers d’interpellation à Burger King, KFC, McDonald’s et Quick pour leur demander de mettre rapidement fin aux infractions constatées dans leurs restaurants.

Afin de faire pression sur les enseignes concernées, les résultats de l’enquête de terrain menée par les bénévoles de l’association ont aussi été repris dans les médias.

Sans réaction rapide des marques, Zero Waste France se réserve le droit de lancer de nouvelles opérations de vérification de grande ampleur, voire de déposer plainte si nécessaire.

La vaisselle réutilisable pour la restauration sur place dans les fast-foods est une première étape importante pour changer les habitudes des enseignes, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir :

  • Par exemple, les matériaux choisis par les grandes chaînes de restauration rapide pour la vaisselle réemployable posent question, au regard de leur durabilité, mais aussi des risques qu’ils pourraient poser pour la santé humaine en raison de la migration des microplastiques dans l’alimentation.
  • De manière générale, Zero Waste France milite pour que la loi passe à la vitesse supérieure en contraignant tous les acteurs de la restauration (sur place et à emporter) et de la livraison à bannir le jetable au profit de contenants réutilisables, standardisés et consignés.

Tous·tes les citoyen·nes peuvent agir pour interpeller publiquement les enseignes qui ne respectent pas la loi ! C’est facile et rapide.

📖 Mode d’emploi en 4 étapes :

1 - Se rendre dans un restaurant d'une grande chaîne comme Burger King, KFC, McDonald’s , Quick, ou d'une chaîne locale comme Ninkasi, Big Fernand, King Marcel etc. proche de chez vous pour y constater le respect (ou non) de l’obligation de vaisselle réutilisable pour la restauration sur place. Vous n’êtes pas obligé·e de consommer sur place, loin de là ! Vous pouvez aussi simplement rentrer dans le restaurant, seul·e ou à plusieurs, faire mine de vouloir commander et partir comme si vous changiez d’avis : la circulation est plutôt libre dans ces établissements.
Attention: le lieu doit avoir un minimum de 20 places assises pour être concerné par la loi.

2 - Vérifier si l’obligation de vaisselle réutilisable est bien appliquée.

  • A quoi ressemble la vaisselle que vous voyez sur les plateaux (quelques exemples dans le tableau ci-dessous) ?
  • S’agit-il d’emballages « traditionnels » en papier-carton ou nouveaux contenants solides ?
  • A noter que seule la vaisselle à proprement parler est concernée, les papiers jetables emballant les burgers par exemple sont encore autorisés. Ce qui n’empêche pas d’interpeller les marques à ce sujet également !

3 - Prendre des photos de la vaisselle jetable et des déchets d’emballages.

  • Si vous n’avez pas vous-même commandé et que vous pensez que c’est faisable, vous pouvez demander poliment à un·e client·e si vous pouvez photographier son plateau.
  • Sinon, vous pouvez essayer de prendre discrètement en photo le plateau d’un·e client·e.
  • Dans tous les cas, il est primordial de ne pas montrer les visages ou tous autres éléments qui permettraient d’identifier les client·es ou les employé·es du restaurant.

4 - Publier les photos sur Twitter ou en story Instagram en interpellant la marque concernée @BurgerKingFR / @burgerkingfr, @McDonaldsFrance / @mcdonaldsfrance, @QuickFrance_ / @quick.france ou @KFCFrance / @kfc_france et en mentionnant @zerodechetlyon / @ZeroDechetLyon et @ZeroWasteFR / @zerowastefr.

Quelques exemples de tweets à publier ci-dessous, mais n’hésitez pas à être créatif·ve :

Exemple 1:

Depuis le 1er janvier, tous les restaurants de plus de 20 couverts ont l'obligation de servir les repas dans de la vaisselle réutilisable. Nous sommes le [date] et @[marque concernée] ne respecte toujours pas la loi ! cc @zerodechetlyon @ZeroWasteFR #DéchetsSansFaim #GoZeroWaste

Exemple 2:

La vaisselle réutilisable, c'est obligatoire depuis le 1er janvier @[marque concernée] ! Même si les emballages jetables sont sujets à interprétation, ce n'est pas une raison pour ne pas réduire vos déchets inutiles cc @ZeroWasteFR #DéchetsSansFaim #GoZeroWaste

➡️ Pensez à mentionner Zéro Déchet Lyon et Zero Waste France pour que l’association puisse partager le tweet ou la story !

Merci de votre mobilisation 💪🤗

Iels parlent de nous :

Schéma Directeur Déchets à horizon 2030 : vers une Métropole du zéro déchet ?

Les élu·es ont voté en Conseil de Métropole le 27 juin dernier le Schéma Directeur Déchets à horizon 2030. Notre association, qui milite pour plus d’ambitions en matière de prévention et de réduction, attendait cette décision avec impatience, avec notamment la décision sur le devenir des deux incinérateurs du territoire lyonnais. Nous vous livrons sous forme d’infographie les contours de ce Schéma et notre analyse !

Notre communiqué de presse complet est disponible via ce lien et vous pouvez consulter le Schéma Directeur Déchets en ligne.

Les bioplastiques : pas si fantastiques !


Gobelet fait de bioplastique dit biodégradable

Depuis le début des années 1950, le plastique fait partie intégrante de nos vies. Il est utilisé dans la plupart des objets de notre quotidien au point de mettre en danger les écosystèmes et notre santé. Cette prise de conscience des consommateur·rices, ajoutée aux contraintes législatives grandissantes poussent les industriels à trouver des alternatives aux plastiques traditionnels pétro-sourcés. Depuis une quinzaine d’années, de nouveaux types d’emballages « innovants » envahissent nos supermarchés et lieux de restauration remplaçant progressivement nos emballages : les bioplastiques. Ils auraient tous les avantages des plastiques pétro-sourcés sans ses impacts nocifs sur l’environnement.

Cela fait rêver mais est-ce vraiment le cas?

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