Mois du vrac et du réemploi – « Le vrac c’est pas vraiment du Zéro Déchet »

Le marché du vrac en France a pris son envol à partir de 2016, porté par un contexte propice à son développement (préoccupations des consommateur·rices, contexte législatif, création du Réseau Vrac & Réemploi la même année etc.). Mais en 2021, il traverse une période plus difficile avec une baisse de fréquentation significative notamment des épiceries locales, menant à des fermetures en série. L’équipe de Zéro Déchet Lyon avait enquêté sur les freins et leviers et alerté sur cette crise à l’été 2024. Retrouvez les résultats de ce travail dans cet article.

A l’occasion de ce mois de Mars, mois du vrac et du réemploi, Zéro Déchet Lyon revient sur quelques fausses idées qui entourent ces pratiques de consommation, afin de (re)démontrer l’accessibilité et les multiples intérêts à soutenir ces pratiques tout en remettant la lumière sur les épiceries vrac de quartier en grandes difficultés et pourtant essentielles pour aider à réduire déchets et gaspillages.

Chaque jour de cette semaine, découvrez la réalité derrière une fausse idée sur le vrac.

Fausse idée n°5 : « Le vrac c’est pas vraiment du Zéro Déchet « 

Il est vrai que le vrac ne permet pas d’éviter 100% des déchets. Cependant il permet largement d’y tendre, selon notamment un panorama et des évaluations environnementales du vrac en France, publiée en 2021 par l’Agence de la transition écologique (ADEME), en réduisant de 2/3 les emballages et le plastique sur toute la chaîne de distribution d’un produit.

Ce même document donne d’autres indications sur les bénéfices de la consommation en vrac :

  • à l’exception du riz, qui est un produit ultra concurrentiel le plus souvent importé, la proportion de la masse des emballages et contenants utilisés tout au long du cycle de vie est bien plus faible pour le système vrac, allant parfois jusqu’à une réduction d’un facteur 16 (exemple de l’huile d’olive) !
  • autre exemple, le savon liquide vendu en vrac est plus pertinent que le préemballé pour 5 des 6  indicateurs utilisés par l’ADEME (changement climatique, particules affectant les voies respiratoires, toxicité, acidification, épuisement des ressources).

L’intérêt du vrac est d’autant renforcé pour les produits habituellement suremballés, qui se retrouvent immédiatement allégés (bouteilles en verre pour les produits liquides comme l’huile, boîtes de biscuits qui contiennent à la fois du plastique et du carton…)

Pour réussir ces prouesses, les magasins de vrac proposent une variété de solutions : conditionnement sans emballage individuels, dans des plus grands contenants, emballages consignés ou réemployables.

Rappelons enfin que le « zéro déchet » n’est pas une fin en soi mais un objectif idéal vers le minimum possible de gaspillages, de déchets produits (y compris pour les emballages « recyclables » ou les déchets « biodégradables ») et la réduction de la toxicité de ces déchets. Pour cela, le vrac est un outil indispensable, au même titre que la consommation d’objets durables, réparables ou réutilisables et les achats de seconde main.

Des leviers législatifs à mobiliser dans le sens de la prévention des déchets

Quelques lois récentes inscrites dans le code de l’environnement vont dans le sens d’une réduction des déchets.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) (2020) est la première en France à légiférer sur le commerce de la vente en vrac et à donner des objectifs plus concrets à atteindre pour les professionnels de la vente . Elle indique par exemple :

  • Que les emballages uniques en plastiques devront être réduits d’au moins 20% d’ici fin 2025 dont au minimum la moitié obtenue par recours au réemploi ou à la réutilisation. Une fin des emballages à usage unique est fixée à 2040.
  • Que d’ici à 2030, ce sont 50% des bouteilles en plastique à usage unique qui devront être évincés du marché.
  • Qu’un objectif commun avec un palier à hauteur de 10 % d’emballages réemployés par an est attendu en 2027.

 

Le chapitre III de la loi Climat et résilience (2021) est intitulé « Accélérer le développement de la vente en vrac et de la consigne du verre », et son article 23 est consacré à la vente en vrac et viennent modifier et préciser la loi AGEC.

Ainsi, la définition de la vente en vrac est légèrement modifiée pour y inclure la vente de produits vendus sans emballage primaire en service assisté, en plus de ceux vendus en libre-service. Les commerces disposant d’un rayon à la coupe et proposant la vente de leurs produits dans des contenants réutilisables sont aussi intégrés.

Au 1er Janvier 2030, 20 % de la surface dédiée aux produits de grande consommation (pour les surfaces de vente de + de 400 m²) sera consacrée à la vente de produits sans emballage. Un décret d’application est par ailleurs en cours de préparation.

Les pouvoirs publics se voient engagés dans des mesures d’encouragement de la vente en vrac via des expérimentations et des actions de sensibilisation.

5 ans après la promulgation de la loi AGEC, le réseau Vrac et Réemploi avait réalisé un premier bilan des mesures mises en œuvre. Globalement, s’il estime que la loi est un outil particulièrement structurant à l’origine d’un véritable bouleversement des mentalités et qui a permis de mettre la France sur la voie d’un changement de paradigme en faveur de l’économie circulaire, il explique aussi que plusieurs dispositions sont peu voir pas appliquées et que dans de nombreux secteurs, les objectifs quantitatifs ne sont pas atteints.

Le réseau explique notamment cela par des raisons conjoncturelles et structurelles : un contexte politique instable, un système économique encore trop favorable aux modèles linéaires et un cadre légal à parfaire.

Tous·tes au vrac !

Réduire ses déchets par de l’achat ou de la consommation en vrac s’applique aussi à de nombreux autres aspects du quotidien.

Quelques exemples ci-dessous :

  • Se rendre dans d’autres lieux avec ses propres contenants (sacs, boîtes) : les marchés de quartiers, les fromagerie, les boucheries, les cafés, les primeurs, les restaurants proposant des plats à emporter…
  • Appliquer la réduction des déchets à d’autres objets : passer aux produits rechargeables pour l’hygiène, la beauté, le ménage… Voir apprendre à les fabriquer avec le moins d’ingrédients possibles ! Consommer l’eau du robinet, utiliser des produits pour animaux en vrac (croquettes, friandises, litières,…)
  • Appliquer la réduction des déchets à d’autres activités : loisirs créatifs, jardinage (terreau pour les plantes, boutures, graines en vrac…) , bricolage, sports,…
  • Globalement privilégier les achats de seconde main en directe, la location d’objets ou le réemploi

Les épiceries vrac, un maillon indispensable du quotidien

Au delà de simples prestations de vente, les épiceries vrac ont réussi à s’insérer dans le tissus local. Elles sont des espaces d’échange et de création de lien social avec les habitant·es allant parfois jusqu’à se rendre des petits services.

Elles peuvent proposer des solutions zéro déchet pour les structures collectives (clubs sportifs, entreprises, comités de fêtes) et se font d’excellentes vitrines pour les artisan·es et producteur·rices du coin.

Mois du Vrac et du Réemploi « Le vrac c’est moins d’information sur les produits ! »

Le marché du vrac en France a pris son envol à partir de 2016, porté par un contexte propice à son développement (préoccupations des consommateur·rices, contexte législatif, création du Réseau Vrac & Réemploi la même année etc.). Mais en 2021, il traverse une période plus difficile avec une baisse de fréquentation significative notamment des épiceries locales, menant à des fermetures en série. L’équipe de Zéro Déchet Lyon avait enquêté sur les freins et leviers et alerté sur cette crise à l’été 2024. Retrouvez les résultats de ce travail dans cet article.

A l’occasion de ce mois de Mars, mois du vrac et du réemploi, Zéro Déchet Lyon revient sur quelques fausses idées qui entourent ces pratiques de consommation, afin de (re)démontrer l’accessibilité et les multiples intérêts à soutenir ces pratiques tout en remettant la lumière sur les épiceries vrac de quartier en grandes difficultés et pourtant essentielles pour aider à réduire déchets et gaspillages.

Chaque jour de cette semaine, découvrez la réalité derrière une fausse idée sur le vrac.

Fausse idée n°4 : « Le vrac c’est moins d’informations sur les produits »

Aujourd’hui, parlons de l’impact du vrac dans l’expérience des consommateur·rices.

C’est un aspect connu du vrac, il est le seul mode de consommation qui permet d’acheter les ingrédients que l’on souhaite au gramme près et de tester certains produits en n’achetant que des petites quantités au début.

Mais il recouvre également un autre aspect : il permet de s’éloigner de l’hégémonie des grandes marques qui semblent dicter nos habitudes de consommation.

Quand trop d’informations tue l’information

En effet, seuls quelques géants de l’agroalimentaire détiennent presque l’ensemble des marques distribuées uniformément sur le marché mondial, ce qui leur confèrent un pouvoir économique démesuré, la capacité de créer un modèle d’agriculture adapté à leurs besoins et même d’influencer les législations au travers d’un lobbyisme agressif.

Il n’y a pas si longtemps que les emballages jetables tels qu’on les connaît à ce jour sont devenus une norme. Pourtant, ils ont le pouvoir d’influencer nos choix par de multiples procédés, mais surtout ils coupent l’humain des produits qu’il consomme en constituant un intermédiaire visuel direct.

Pour répondre aux appétits voraces des consommateur·rices, les industriels de l’agro-alimentaire ont réalisé la prouesse technique de diffuser des produits standardisés sur la globalité d’un territoire, faisant fi de toutes contraintes naturelles, climatiques, géologiques, etc.

Pour parfaire cette « performance », les façades uniformes des emballages permettent de lisser les rayons des supermarchés aux yeux des consommateur·rices, qui n’ont parfois plus aucune idée de l’aspect réel des produits qu’ils convoitent. Ils peuvent parfois même avoir la drôle de surprise de constater qu’une fois dénudés, ils ne ressemblent pas tout à fait à la promesse vendue sur le paquet.

Dans l’optique d’étendre la vente de leurs produits au plus grand nombre, ces multinationales ont développé des techniques marketing à toutes épreuves, sans cesse renouvelées pour surfer sur les dernières tendances de consommations. Entre le greenwashing et ses dérivés (pink-washing, purple washing, social washing…), les messages publicitaires incitant à la surconsommation, la mise en concurrence forte de produits (faisant ensuite appel au paradoxe de l’âne de Buridan pour les consommateur·rices) ou tout simplement la duperie des propriétés non avérées, il devient difficile de garder en tête les produits qui répondent réellement à nos besoins et encore plus de différencier lesquels ont été placés dans notre paniers uniquement grâce aux techniques du marketing.

Les industriels de l’agroalimentaire n’hésitent pas non plus à berner régulièrement les consommateur·rices en sur-saturant les emballages d’informations sur les emballages, dont la plupart visent à détourner notre attention des défauts qu’ils peuvent présenter : produits « sans parabènes A » qui comportent des parabènes B, produits annotés comme bénéfiques car contenant des huiles végétales « naturelles » mais comportant en réalité des huiles de palme écologiquement et humainement néfastes, etc.)

Les informations qui comptent vraiment

Dans ce contexte, le choix d’une consommation de produits en vrac permet de reprendre du pouvoir tout en revenant aux bases dans un environnement hyper-capitaliste.

Le vrac réduit l’impact du marketing et des emballages sur nos choix de consommation et permet de se reconnecter avec la nature brut des aliments et leurs productions/origines.

De plus, sans les emballages, c’est au rôle des vendeur·seuses d’informer les client·tes sur les produits ! L’occasion de revaloriser cette profession qui nécessite dès lors une vraie maîtrise en terme de conseils. Et à l’inverse, ces mêmes client·tes peuvent échanger auprès d’une personne physique pour toute question. C’est tout de même plus agréable d’être renseigné·e par un·e humain·e que par de vagues panneaux ! 

Au-delà de la question des emballages…

Ce n’est pas un secret, la société dans laquelle nous vivons repose en grande majorité sur une économie libérale qui prône la liberté des individus à travers leur consommation. Alors le·la consommateur·rice, en choisissant certains produits plutôt que d’autres, peut opérer une forme de vote à l’aide de sa carte de crédit. Pour aller plus loin, il faut également questionner ce modèle dans sa globalité et remettre en question les effets d’une demande de services et produits répondants à des besoins toujours plus spécifiques, au détriment de l’environnement dans lequel on pioche les ressources naturelles pour les réaliser.

Ainsi, consommer en vrac permet de sortir d’une forme de passivité vis-à-vis de sa propre alimentation. En somme, c’est reprendre la main sur ses actes d’achat en se focalisant sur la composition et la qualité d’un produit, sans façade colorée et uniforme avec supplément photo retouchée.

Mois du vrac et du réemploi « Le vrac c’est moins hygiénique !

Le marché du vrac en France a pris son envol à partir de 2016, porté par un contexte propice à son développement (préoccupations des consommateur·rices, contexte législatif, création du Réseau Vrac & Réemploi la même année etc.). Mais en 2021, il traverse une période plus difficile avec une baisse de fréquentation significative notamment des épiceries locales, menant à des fermetures en série. L’équipe de Zéro Déchet Lyon avait enquêté sur les freins et leviers et alerté sur cette crise à l’été 2024. Retrouvez les résultats de ce travail dans cet article.

A l’occasion de ce mois de Mars, mois du vrac et du réemploi, Zéro Déchet Lyon revient sur quelques fausses idées qui entourent ces pratiques de consommation, afin de (re)démontrer l’accessibilité et les multiples intérêts à soutenir ces pratiques tout en remettant la lumière sur les épiceries vrac de quartier en grandes difficultés et pourtant essentielles pour aider à réduire déchets et gaspillages.

Chaque jour de cette semaine, découvrez la réalité derrière une fausse idée sur le vrac.

Fausse idée n°3 : « Le vrac c’est moins hygiénique « 

Est-ce meilleur pour la santé de consommer des produits en vrac ? Ou bien à l’inverse, les produits vendus en vrac sont-ils moins hygiéniques ? C’est à ces questions que l’on répond aujourd’hui.

Plastique et protection des aliments, une fausse bonne idée ?

Dans l’industrie agro-alimentaire, les emballages en plastique restent encore à ce jour les premiers modes de conditionnement utilisés. S’ils semblent présenter plusieurs aspects pratiques dont principalement  la légèreté, cela fait maintenant plusieurs années que des études scientifiques interrogent voir relient leur présence et des impacts sur la santé humaine et l’environnement. En 2019, un rapport du Centre pour le droit international de l’environnement (CIEL), en collaboration avec les Universités américaines d’Exeter et UPSTREAM et des organismes Earthworks, Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA), Healthy  Babies Bright Futures (HBBF), IPEN et Texas Environmental Justice  Advocacy Services (t.e.j.a.s.), rassemble des recherches qui exposent les risques toxiques distincts que les plastiques posent à la santé humaine à chaque étape de leur cycle de vie, de l’extraction des combustibles fossiles à leur élimination, en passant par leur utilisation par les consommateur·rices et bien au-delà.

Il est alors démontré que les plastiques, au contact des aliments qu’ils doivent protéger, ont en réalité plutôt tendance à les contaminer via des particules de micro-plastiques et leur ribambelle d’additifs (dont des polluants éternels tels que les PFAS (per- et polyfluoroalkylées) ou des molécules classées comme perturbateurs endocriniens : Parabens, bisphénols… ) qui migrent des emballages vers les aliments, que nous ingérons ensuite.

Dans ce contexte, le vrac permet de réduire significativement ce phénomène, d’autant plus si les aliments achetés sont ensuite stockés dans des emballages moins ou pas du tout nocifs : sachets en papier, en tissus (cotons bio non blanchis ni lavés avec des lessives contenant des produits toxiques pour les organismes) ou bien dans des bocaux en verre (réutilisables à l’infini en les lavant comme de la vaisselle).

 

Une réglementation sécurisante

Sur le plan hygiène, les produits en vrac sont soumis à des normes spécifiques ainsi qu’à des contrôles réguliers. Ils sont par exemple soumis au règlement européen (CE) n° 178/2002, sur les principes et les prescriptions générales de la législation alimentaire, qui instaure 4 principes et 3 obligations assurant la sécurité des aliments vendus aux consommateur·rices.

La Loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (1) (Loi AGEC) précise les modalités d’application de la mise en place du vrac dans le commerces. Elle explique notamment que « Tout consommateur final peut demander à être servi dans un contenant  apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement  propre et adapté à la nature du produit acheté. » C’est donc le·la client·e qui est responsable de la propreté et de l’hygiène de son contenant.

Le détail des textes est à retrouver ci-dessous :

Concernant les denrées alimentaires, le règlement (CE) n° 178/2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires s’applique au vrac.

Il pose 4 grands principes :

  • Le recours à l’analyse des risques par les autorités compétentes (processus comportant trois volets : l’évaluation (ou estimation) des risques - la gestion (ou management) des risques - et la communication sur les risques) ;
  • Le principe de précaution (dans le cas où il y a des effets nocifs possibles sur la santé et qu’il subsiste une incertitude scientifique, alors il faut mettre en place des mesures provisoires de gestion du risque dans l’attente d’autres informations scientifiques);
  • Le principe de transparence (informer les citoyens des risques et des mesures mises en place);
  • Le principe d’innocuité (aucun aliment n’est mis sur le marché s’il est dangereux).

Et 3 obligations :

  • La traçabilité (possibilité de retrouver l’histoire complète d’un aliment ou de l’ingrédient qui compose l’aliment);
  • La possibilité de retrait / rappel (Les produits susceptibles de présenter un risque pour la santé publique doivent être soit retirés, soit rappelés. Le retrait permet d’empêcher la distribution et l’exposition à la vente du produit concerné. Le rappel permet d’empêcher la consommation ou l’utilisation du produit qui a été vendu) ;
  • L’information des services de contrôle (informer les autorités des décisions de retrait/rappel ou d’une situation pouvant être préjudiciable pour la santé du consommateur).

Pour les produits détergents, le commerçant a obligation de s’assurer que les produits mis en vente sont conformes à la réglementation et de s’assurer qu’ils disposent des instructions et matériels requis pour réaliser la vente en vrac en toute sécurité pour le consommateur.

Pour les produits cosmétiques, le commerçant a l’obligation de s’assurer que les produits mis en vente sont conformes à la réglementation en vérifiant leur étiquetage et en assurant des conditions de stockage et de transport adaptées. Selon ce qui a été convenu en amont, c’est soit le fabricant soit le distributeur, qui s’assure de la sécurité sanitaire en matière de vente en vrac, depuis la réception des produits chez le distributeur jusqu’à la vente au consommateur.

Ces obligations découlent des règlements européens sur les produits cosmétiques et les détergents (dans lesquels il n’y a aucune obligation spécifique à la vente en vrac) et visent à protéger la santé du consommateur.

Article 41

Le titre II du livre Ier du code de la consommation est ainsi modifié :
1° A l'intitulé, les mots : « interdites et pratiques commerciales réglementées » sont supprimés ;
2° Au début, il est ajouté un chapitre Ier A ainsi rédigé :

« Chapitre Ier A
« Pratiques commerciales encouragées

« Section unique
« Vente de produits sans emballage

« Art. L. 120-1.-La vente en vrac se définit comme la vente au consommateur de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables. La vente en vrac est proposée en libre-service ou en service assisté dans les points de vente ambulants.
« Elle peut être conclue dans le cadre d'un contrat de vente à distance.
« Tout produit de consommation courante peut être vendu en vrac, sauf exceptions dûment justifiées par des raisons de santé publique.
« La liste des exceptions est fixée par décret.

« Art. L. 120-2.-Dans les commerces de vente au détail, le contenant réutilisable peut être fourni par le détaillant sur le lieu de vente ou être apporté par le consommateur.
« Tout consommateur final peut demander à être servi dans un contenant apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté.
« Un affichage en magasin informe le consommateur final sur les règles de nettoyage et d'aptitude des contenants réutilisables.
« Dans ce cas, le consommateur est responsable de l'hygiène et de l'aptitude du contenant.
« Le commerçant peut refuser le service si le contenant proposé est manifestement sale ou inadapté. »

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000041553806

Des labels pour éloigner les risques sanitaires

En outre, ces produits “conventionnels” issus de la grande distribution :

  •  sont aussi en moyenne les plus sucrés, lorsqu’ils sont les moins chers en supermarché,  et entretiennent donc les inégalités sociales en terme d’accès à une alimentation saine pour tous et toutes
  • sont cultivés avec des pratiques et des produits toxiques pour l’environnement, le sol, l’eau, l’air, les pollinisateurs…
  • contiennent des pesticides lorsqu’ils ne sont pas bio, parfois même des OGM qui peuvent être source de maladies.

Concernant la qualité des produits distribués en vrac, elle varie d’un produit à l’autre mais peut-être assurée par la présence de labels biologiques, équitables (lorsque l’on est plus sensible à un aspect social) ou par le taux de transformation du produit.

D’après une enquête du Centre de Ressources et d’Informations Nutritionnelles (CERIN), l’augmentation de la part d’aliments peu ou pas transformés dans la ration est associée à un apport plus élevé en protéines animales, une consommation plus variée de protéines végétales, une qualité alimentaire globale améliorée et un risque cardiométabolique diminué.

Pour clore sur ce sujet, nous n’avons à ce jour pas connaissance de cas recensé d’intoxication alimentaire ou de personne tombée malade suite à la consommation de produits en vrac. En revanche les scandales sanitaires liés à des produits issus de la grande distribution sont hebdomadaires…

Ainsi tout dépendra de vos habitudes alimentaires mais retenons globalement que les épiceries proposant un conditionnement en vrac ont tendance à sélectionner des produits plus sains pour la santé, si bien qu’il s’agisse de la seconde raison pour laquelle les consommateurs réguliers s’y rendent, selon le rapport 2021 «Panorama et évaluation environnementale du vrac en France : état des lieux et analyse des pratiques »  de l’ADEME.

Vers la fin des commerces du vrac, ces acteur·rices indispensables de la réduction des déchets de notre quotidien ?

Le contexte

Depuis 2020, des commerces de vente de produits en vrac, en particulier les commerces indépendants,  font face à de grandes difficultés financières.

Plus d’une douzaine ont cessé leur activité sur la métropole de Lyon depuis 2020, chiffre très conséquent compte-tenu du petit nombre de commerces indépendants installés au total (une trentaine). Phénomène d’autant plus incohérent quand 60 % des Français ont conscience de l’urgence d’agir pour le climat, qu’iels sont même 92 % à savoir qu’il leur faudra modifier leurs modes de vie pour réduire leur impact (source CESE 2023).

Pourtant ces pratiques s’ancrent dans les changements de comportement à adopter compte-tenu des enjeux écologiques actuels et à venir. L’ADEME estime que ces achats en vrac peuvent permettre « de réduire la masse de déchets d’emballages d’au moins 2/3, sur toute la chaîne de distribution ».

Face à ce constat alarmant, une équipe de bénévoles de l’association Zéro Déchet Lyon a enquêté auprès de 8 de ces magasins de vente en vrac indépendants volontaires afin d’identifier les difficultés/freins communs et leviers possibles à travers un questionnaire. L’équipe plaidoyer a également mené des recherches complémentaires pour proposer des pistes de soutiens et de travail collaboratif. Ces résultats ont été envoyés cet été aux élu·es de la Métropole en invitant à entamer rapidement un travail collectif.

Lire la suite « Vers la fin des commerces du vrac, ces acteur·rices indispensables de la réduction des déchets de notre quotidien ? »

Vaisselle réutilisable dans la restauration sur place : mobilisez-vous avez nous !

L’obligation de vaisselle réemployable pour la restauration sur place est une demande phare de Zero Waste France depuis 2017. Cette demande s’est concrétisée en 2020 avec l’adoption de la loi anti-gaspillage (AGEC), mais elle reste aujourd’hui trop peu appliquée par les établissements concernés. 

Le réseau des associations du mouvement Zero Waste s’est mobilisé au mois de janvier pour aller constater sur le terrain le respect (ou non) de cette obligation.  Une centaine de militants se sont rendus dans près de 300 de restaurants un peu partout en France. Sur la métropole de Lyon, une douzaine de bénévoles se sont rendus dans 25 restaurants de chaînes de fast-food nationales mais aussi auprès de chaînes lyonnaises durant quinze jours.

Les résultats s’avèrent mauvais : sur la métropole de Lyon, seuls 20% sont intégralement passés à de la vaisselle réutilisable pour la consommation sur place. Près de la moitié (44%) continuent de servir leurs clients dans des emballages jetables. Sur les 9 restaurants de chaînes locales observés  (Big Fernand, King Marcel, Les Burgers de papa, Ninkasi, Starbucks, Chipotle, Yaafa), seuls 3 lieux sont passés au tout réutilisable. Découvrez notre communiqué de presse à ce sujet.


➡️ Une loi c’est bien, mais c’est mieux si elle est respectée. Zero Waste France invite donc tous·tes les citoyen·nes qui le souhaitent à interpeller publiquement les fast-foods qui continuent de servir les repas dans de la vaisselle jetable.

La restauration rapide, en particulier, a un historique de non-respect de la loi sur le tri des déchets. Face à ce précédent peu rassurant, Zero Waste France et d’autres associations ont interpellé les restaurateur·rices dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche.

L’association a aussi mobilisé ses militant·es. Du 9 au 22 janvier 2023, dans 48 villes et territoires de l’Hexagone, de Corse et d’Outre-Mer, les bénévoles du mouvement Zero Waste ont inspecté près de 300 restaurants des grandes enseignes de restauration rapide Burger King, KFC, McDonald’s et Quick.

Résultats :

  • Plus de la moitié (57%) des établissements visités continuent d’utiliser uniquement de la vaisselle jetable pour la restauration sur place.
  • Parmi ceux qui utilisent de la vaisselle réemployable, tous continuent de servir une partie des repas sur place, comme les sandwichs et les sauces, dans des emballages jetables : une pratique tolérée par la loi, mais qui dans les faits ne permet pas de réduire ces déchets inutiles aussi drastiquement qu’il le faudrait.

Le 24 janvier 2023, Zero Waste France a donc envoyé des courriers d’interpellation à Burger King, KFC, McDonald’s et Quick pour leur demander de mettre rapidement fin aux infractions constatées dans leurs restaurants.

Afin de faire pression sur les enseignes concernées, les résultats de l’enquête de terrain menée par les bénévoles de l’association ont aussi été repris dans les médias.

Sans réaction rapide des marques, Zero Waste France se réserve le droit de lancer de nouvelles opérations de vérification de grande ampleur, voire de déposer plainte si nécessaire.

La vaisselle réutilisable pour la restauration sur place dans les fast-foods est une première étape importante pour changer les habitudes des enseignes, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir :

  • Par exemple, les matériaux choisis par les grandes chaînes de restauration rapide pour la vaisselle réemployable posent question, au regard de leur durabilité, mais aussi des risques qu’ils pourraient poser pour la santé humaine en raison de la migration des microplastiques dans l’alimentation.
  • De manière générale, Zero Waste France milite pour que la loi passe à la vitesse supérieure en contraignant tous les acteurs de la restauration (sur place et à emporter) et de la livraison à bannir le jetable au profit de contenants réutilisables, standardisés et consignés.

Tous·tes les citoyen·nes peuvent agir pour interpeller publiquement les enseignes qui ne respectent pas la loi ! C’est facile et rapide.

📖 Mode d’emploi en 4 étapes :

1 - Se rendre dans un restaurant d'une grande chaîne comme Burger King, KFC, McDonald’s , Quick, ou d'une chaîne locale comme Ninkasi, Big Fernand, King Marcel etc. proche de chez vous pour y constater le respect (ou non) de l’obligation de vaisselle réutilisable pour la restauration sur place. Vous n’êtes pas obligé·e de consommer sur place, loin de là ! Vous pouvez aussi simplement rentrer dans le restaurant, seul·e ou à plusieurs, faire mine de vouloir commander et partir comme si vous changiez d’avis : la circulation est plutôt libre dans ces établissements.
Attention: le lieu doit avoir un minimum de 20 places assises pour être concerné par la loi.

2 - Vérifier si l’obligation de vaisselle réutilisable est bien appliquée.

  • A quoi ressemble la vaisselle que vous voyez sur les plateaux (quelques exemples dans le tableau ci-dessous) ?
  • S’agit-il d’emballages « traditionnels » en papier-carton ou nouveaux contenants solides ?
  • A noter que seule la vaisselle à proprement parler est concernée, les papiers jetables emballant les burgers par exemple sont encore autorisés. Ce qui n’empêche pas d’interpeller les marques à ce sujet également !

3 - Prendre des photos de la vaisselle jetable et des déchets d’emballages.

  • Si vous n’avez pas vous-même commandé et que vous pensez que c’est faisable, vous pouvez demander poliment à un·e client·e si vous pouvez photographier son plateau.
  • Sinon, vous pouvez essayer de prendre discrètement en photo le plateau d’un·e client·e.
  • Dans tous les cas, il est primordial de ne pas montrer les visages ou tous autres éléments qui permettraient d’identifier les client·es ou les employé·es du restaurant.

4 - Publier les photos sur Twitter ou en story Instagram en interpellant la marque concernée @BurgerKingFR / @burgerkingfr, @McDonaldsFrance / @mcdonaldsfrance, @QuickFrance_ / @quick.france ou @KFCFrance / @kfc_france et en mentionnant @zerodechetlyon / @ZeroDechetLyon et @ZeroWasteFR / @zerowastefr.

Quelques exemples de tweets à publier ci-dessous, mais n’hésitez pas à être créatif·ve :

Exemple 1:

Depuis le 1er janvier, tous les restaurants de plus de 20 couverts ont l'obligation de servir les repas dans de la vaisselle réutilisable. Nous sommes le [date] et @[marque concernée] ne respecte toujours pas la loi ! cc @zerodechetlyon @ZeroWasteFR #DéchetsSansFaim #GoZeroWaste

Exemple 2:

La vaisselle réutilisable, c'est obligatoire depuis le 1er janvier @[marque concernée] ! Même si les emballages jetables sont sujets à interprétation, ce n'est pas une raison pour ne pas réduire vos déchets inutiles cc @ZeroWasteFR #DéchetsSansFaim #GoZeroWaste

➡️ Pensez à mentionner Zéro Déchet Lyon et Zero Waste France pour que l’association puisse partager le tweet ou la story !

Merci de votre mobilisation 💪🤗

Iels parlent de nous :