C’est quoi les PFAS ?
Développées par les industriels à partir des années 1950, les per- et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, constituent une famille de plus de 4000 des substances chimiques à la chaîne de molécules très stables donc résistantes. Ces propriétés représentent une aubaine pour les industriels mais signifient également que les molécules ne se dégradent pas, ni dans l’environnement ni dans notre corps. Pire, ils s’accumulent. C’est ce qui leur a valu le nom de « polluants éternels ».
Aujourd’hui, les PFAS sont à l’origine de la pollution la plus importante de l’humanité, notamment parce qu’elle est très diffuse et difficilement réversible.
Réputés pour leurs propriétés anti-feu, imperméabilisantes et antiadhésives, on les retrouve les PFAS dans tous les objets du quotidien : protections incendies, imperméables, farts de ski, maquillage waterproof, emballages alimentaires, ustensiles de cuisine, vêtements, etc.
Les PFAS menacent l’environnement mais aussi notre santé. Certains PFAS sont avérés cancérigènes. D’autres sont suspectés d’être, entre autre, la cause de maladies thyroïdiennes, de troubles de la fertilité, d’endométriose. En France, le député du Rhône Cyrille Isaac-Sibille, en janvier 2024, soulignait que “d’après les experts scientifiques, les PFAS sont associés à des risques chroniques”.
Toute la population est exposée à ces risques. En effet, une étude récente a trouvé que des inuit de l’est du Groenland avaient dans le sang des taux de PFAS 13 fois supérieurs au seuil de risque. Pour connaître l’état de la contamination au niveau européen, consultez la carte interactive disponible ici.
Pourquoi l’association Zéro Déchet Lyon s’intéresse-t-elle aux PFAS ?
Parce qu’il y a un lien très fort entre déchets et PFAS : en effet, les PFAS se retrouvent dans de nombreux emballages à usage unique, notamment les emballages alimentaires – y compris ceux labellisés « éco-responsables » (emballages bio-compostables ou créés à partir de bio-plastiques par exemple). De plus, les PFAS sont également présents en quantité importante dans les fumées d’incinération et donc aux abords des sites.
Parce que le territoire lyonnais est particulièrement concerné par la question : les entreprises Arkema et Daikin situées sur la commune d’Oullins-Pierre-Bénite font partie de la dizaine d’entreprises qui fabriquent des PFAS à travers le monde. Le Sud lyonnais est donc particulièrement touché par la pollution aux PFAS, de même que l’ensemble des communes du Sud et de l’Ouest lyonnais qui puisent leur eau à Ternay. Sur la région, ce sont plus de 220 000 personnes contaminées !
Ça bouge au niveau local :
Plusieurs actions ont été lancées depuis les révélations du scandale des PFAS. En mars 2024, la Métropole de Lyon a assigné en référé les 2 entreprises pour évaluer leur responsabilité vis-à-vis de la pollution.
Les associations se sont elles aussi fortement mobilisées pour demander des comptes aux entreprises.
Concernant la pollution des eaux, Suez a inauguré en avril 2025 un nouveau système de filtration à Ternay pour pouvoir proposer une eau « conforme à la règlementation » d’ici 2026.
Alors, que faire ? Ils sont là, ils sont dangereux, et sans intervention, ils ne feront que proliférer.
Nous avons les moyens d’agir pour lutter contre cette pollution et préserver notre santé !
A l’échelle individuelle :
- Consommer des produits sains, les moins transformés possibles et sans ingrédients controversés. Le fait maison est un moyen très efficace pour contrôler la composition des produits cosmétiques et ménagers. Pour les versions toutes faites, des applications existent pour décrypter les listes d’ingrédients : Yuka (général), Inci Beauty (cosmétique).
- Acheter en vrac pour éviter les emballages contaminés, réduire la quantité et la toxicité des déchets et soutenir les commerces vrac qui peinent à maintenir le cap (voir l’article dédié ici).
A l’échelle collective :
- Faire pression sur les institutions pour mettre en place des réglementations contraignantes : la pression citoyenne est un moyen efficace pour faire bouger la réglementation. C’est d’ailleurs en partie cette mobilisation qui a permis de faire voter la Loi anti PFAS du 27 février 2025 qui prévoit l’interdiction des PFAS dans certains produits tels que les farts, les cosmétiques et les textiles dès 2026 ; le contrôle annuel de l’eau sur 20 PFAS ; la mise en place d’une redevance de « pollueur-payeur » pour financer la dépollution. Si cette loi reste insuffisante aujourd’hui et contient de trop nombreuses exceptions, il s’agit d’un premier pas important dans la lutte contre les polluants éternels, rendu possible grâce à la mobilisation citoyenne.
- Rendre les industriels responsables : c’est la mission que s’est donnée Kaizen Avocat, Notre Affaire à Tous et PFAS contre terre qui portent une action en justice pour que les victimes de la pollution soient indemnisées par les industriels qui en sont responsables. Il s’agit de la plus grande action en justice menée au civil au niveau européen. Vous habitez Lyon 3, Lyon 7, Lyon 8 ou le sud lyonnais ? Vous avez vécu dans cette zone pendant plus de 5 ans ? Vous êtes concerné-e par la contamination aux PFAS ! Pour obtenir réparation, rejoignez l’action collective avant le 31 mai 2025. Retrouvez toutes les informations ici.
C’est tous⸱tes ensemble que nous pouvons agir, rejoignez le mouvement !