Réduction des déchets & Élections métropolitaines lyonnaises 2020 : Zéro Déchet Lyon incinère les programmes des candidat.es

vendredi 13 mars 2020

Au cours de ces derniers mois, l’association Zéro Déchet Lyon a présenté à tous.tes les candidat.es à la Métropole de Lyon ses 10 propositions pour démontrer qu’une réduction de 50 % des déchets incinérés est possible.  
L’objectif ? Convaincre les futur.es élu.es que la rénovation à l’identique des deux incinérateurs se profilant pour 2028 et soumise au vote du prochain mandat (coût estimé 600 millions d’euros), peut être limitée si un programme complet de réduction des déchets est développé. C’est aussi plus de 5 000 emplois directs et non-délocalisables à la clé.

Depuis, l’association a analysé les programmes présentés par les 9 listes candidates aux élections métropolitaines lyonnaises pour les comparer à ses 10 propositions pour une Métropole. « zéro déchet ». Elle dresse un constat amer et décevant, à l’heure où la demande citoyenne d’actions des futur.es élu.es face aux enjeux climatiques n’a jamais été aussi forte.

Nous sommes au regret de ne pouvoir émettre une synthèse probante permettant de distinguer les bons des mauvais programmes pour une réduction des déchets sur la Métropole de Lyon. En effet, aucun programme ne s’est distingué à 100 %, les manques de précisions, voire l’absence de contenu détaillé, pour les quelques listes électorales ayant présenté un programme sur le sujet, ne nous permettent pas d’avoir assez de données exploitables objectivement.

Nous tenons néanmoins à mettre en avant, comme ce qui avait été annoncé par les invité.es lors de notre soirée débat du 18 janvier dernier, l’engagement général des candidat.es pour la réduction des besoins en incinérations, excepté pour la liste de André Kotarac (RN) qui n’a pas confirmé ce qui avait été annoncé le 18 janvier par Mme Morel, pour lequel aucune proposition détaillée concernant les déchets ou leur réduction n’a été proposée (hormis l’étude d’un potentiel retour à la consigne du verre et l’exemplarité de la Métropole dans la lutte contre le plastique). La liste d’Olivier Minoux – LO n’a proposé aucun programme à la date de rédaction de ce communiqué.

Ce que nous pouvons mettre en avant, ce sont les efforts de travaux sur des sujets primordiaux comme la gestion des biodéchets (mesure pourtant rendue obligatoire par la loi française et européenne d’ici 2023), la tarification incitative, le besoin d’exemplarité de la Métropole (événements, commandes…) et la lutte contre le plastique à usage unique (fontaines à eau dans l’espace public, encouragement du vrac etc). Ainsi sur ces sujets deux listes se distinguent, bien que présentant des propositions incomplètes : celle de Bruno Bernard (EELV) et celle de David Kimelfeld (sans étiquette) . Celles de Renaud Payre (La Gauche unie) etde Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en Commun) présentent des projets qui nous semblent partiels voire peu engageants.

Promettre une gestion des biodéchets sans envisager divers types de gestions ou collectes adaptées aux différents types d’habitats relève du simple « Greenwashing » voire peut devenir contre-productif et décourager l’élan citoyen. Les incinérateurs comme les méthaniseurs sont des outils industriels lourds qui nécessiteront une rentabilité d’exploitation et de fait nous enchaînerons pour des dizaines d’années aux injonctions du « toujours produire plus », en l’occurrence des déchets ! STOP ! Le paradigme selon lequel le dimensionnement des installations dépend de la production des déchets est obsolète, il est urgent de limiter les capacités d’incinération pour permettre aux solutions alternatives de se développer.

Pour rappel : incinérateurs en fin de vie, des enjeux à 600 millions d’euros se profilent ?

Ils représentent un impact colossal financier et écologique : sachant que le budget de gestion des déchets de la Métropole étant d’environ 150 millions d’euros par an, considérant que la Commission Européenne ne finance plus de projets d’incinération, déclassé de la catégorie « d’énergie verte », que les incinérateurs représentent encore de gros émetteurs de gaz à effet de serre et de pollution de l’air (5% des émissions territoriales, 88% des émissions liées aux activités de compétences de la Métropole de Lyon)


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